DEUX VIES
Tome III – partie 2 DEUX VIES Tome III – partie 1 DEUX VIES Tome II DEUX VIES Tome I Depuis le sommet de la montagne Traité de philosophie occulte Tome I Messages du temple Les enseignements du Temple Volume 3 Les enseignements du Temple Volume 2 La science du souffle Science des correspondances Les enseignements du Temple Volume 1 Au carrefour de l'Orient Légendes et prophéties d'Asie Le Coeur de l'Asie La Conscience Cosmique Lettres d'Éléna Roerich (Volume I) Les Fondations du Bouddhisme L'imagerie mentale Relaxation et visualisation Collection santé Come see - Comme si... L'homme, les minéraux et les maîtres Shambhala La Grande Instauration Au seuil d'un monde nouveau Rêves, visions et lettres d'Éléna Roerich Nicolas Roerich La vie et l'oeuvre d'un maître russe Lettres d'Éléna Roerich (Volume II) |
Lettres d'Éléna Roerich(Volume II)Auteur(e) : Éléna Roerich Le 12 février 1879, à Saint-Pétersbourg, Ékatérina, l'épouse de l'architecte Ivan Shaposhnikov, donnait naissance à une fille qui reçut le nom d'Éléna. Dès son jeune âge, l'enfant montre une véritable passion pour la lecture, et les livres deviennent ses meilleurs professeurs et amis. Elle s'intéresse surtout à la nature, à la vie des divers peuples et à l'Orient. Également, dès l'enfance, Éléna fait des rêves profonds et prophétiques, et reçoit des visions de nature à la fois personnelle et spirituelle. Dans un de ses premiers rêves, à l'âge de six ans, elle voit un homme qu'elle apprend plus tard être saint Serge de Radonège, un sage du XIVe siècle considéré comme le protecteur de la Russie. Nièce du compositeur Mussorgsky, Éléna devient elle-même une excellente pianiste. En octobre 1901, Éléna épouse le grand artiste, explorateur et promoteur de la paix Nicolas Roerich. En mars 1920, elle commence à écrire une série de livres appelés Agni Yoga ou Enseignement de l'Éthique Vivante. Dictés par le Maître Morya, ces livres montrent comment l'être humain peut transformer sa vie en choisissant de vivre en accord avec les lois cosmiques et en les appliquant dans sa vie de tous les jours. Ils proposent à l'humanité une nouvelle approche scientifique et objective, car l'étude des énergies subtiles et des différents états de la matière peut offrir des solutions nouvelles aux problèmes actuels de l'humanité et ainsi guider son évolution vers de nouveaux horizons aussi illimités que l'univers lui-même. Éléna Roerich a aussi écrit Au carrefour de l'Orient et Les Fondations du Bouddhisme. Les Lettres d'Éléna Roerich ont été publiées par ses étudiants à partir d'une correspondance qu'elle avait entretenue avec eux partout dans le monde, en réponse à leurs nombreuses questions. Le premier volume en français est paru en 2002. Dans le présent volume, le deuxième, Éléna Roerich introduit, d'un point de vue nouveau, de nombreux sujets : l'énergie psychique, l'importance du contrôle de la pensée, les différents corps, la vie après la mort, la réincarnation, les différentes sphères d'existence, le karma, la santé, les paires de contraires, la nécessité de la pensée synthétique, le conflit entre l'intellect et le cœur, la loi d'équilibre ou du juste milieu, les dangers de la médiumnité, la collaboration, le bien commun, le rôle des Maîtres ou Grands Instructeurs, la citadelle de la Fraternité, etc. Mais le lecteur retiendra surtout sa façon remarquable et inspirée de définir la quête spirituelle ainsi que le rôle et la destinée de l'être humain dans un monde infini. Un grand nombre de gens considèrent Éléna Roerich comme l'une des femmes les plus remarquables du XXe siècle. TéléchargementsLettres_Volume_II.pdf ExtraitsLettre #4 [ + ] [ - ] La confiance est une qualité rare, et elle se trouve dans la fondation de chaque construction. Sans confiance, il ne peut y avoir ni progrès ni développement. Par conséquent, vous êtes béni si vous possédez cette rare qualité. Protégez-la et approfondissez-la par le discernement de votre cœur.
J’ai lu avec intérêt le récit du cheminement préparatoire qui vous a amené à l’acceptation de l’Enseignement de Lumière. Il est vraiment utile de passer par les classes préparatoires et de constater par soi-même jusqu’à quel point l’évolution de la pensée et les complexités de la vie ont dépassé les formules toutes faites et les dogmes établis par notre Église.
Maintenant, passons à vos questions. Vous écrivez que dans le livre Calice de l’Orient, il est conseillé de ne pas risquer sa vie pour sauver celle du prochain. À mon regret, je ne réussis pas à trouver ce passage, mais apparemment cette indication a été donnée dans un contexte très précis.
Sur la base de l’Enseignement de Vie que nous avons reçu, je dois dire qu’en toutes choses il faut faire preuve de comesure ou, en d’autres termes, avoir le sens de la conformité au but qui règne dans tout l’Univers. Chaque choix devrait être fait en fonction du Bien Commun ou pour le bénéfice de toute l’humanité.
Imaginons un homme qui porte la responsabilité de la destinée d’un pays tout entier ou d’une nation – un président ou un général – et qui se précipiterait pour sauver une personne (qui souvent n’en vaut pas la peine) et qu’il perde ainsi la vie. Est-ce qu’un tel acte est raisonnable ou conforme ? Pourrait-on mettre sur une balance la destinée de tout un pays contre la vie d’une seule ou même de plusieurs personnes ? Pourtant, la sensiblerie, qui ne se sacrifie jamais elle-même, sera la première à crier que, dans plusieurs et même dans tous les cas, une personne doit se sacrifier sans réfléchir.
Je me souviens d’un cas qui m’a été rapporté. Dans une école américaine, un instituteur a proposé de discuter le thème suivant : Un propriétaire de fabrique – un grand bienfaiteur – marche dans la rue ; devant lui un mendiant saoul marche en titubant ; tout à coup, une voiture arrivant du carrefour écrase l’ivrogne. La question était : « Est-ce que le propriétaire de la fabrique aurait dû se précipiter pour sauver le mendiant au risque de sa vie, ou était-il plus judicieux qu’il évite la possibilité d’être tué ? » L’instituteur américain avait insisté sur le fait que le propriétaire de la fabrique, qui était responsable du gagne-pain de nombreux ouvriers, avait eu raison de ne pas exposer sa vie. Mais un ouragan d’indignation s’éleva, et l’opinion publique insista sur le fait qu’un homme devrait se sacrifier sans réfléchir pour son prochain – oubliant qu’eux-mêmes crucifient leurs voisins quotidiennement de plusieurs façons. En vérité, ces consciences n’ont pas encore dépassé les classes primaires et ne peuvent pas comprendre que tout sacrifice doit être fait intelligemment, sans quoi l’issue ne pourra être que malheureuse. Souvent, les soi-disant bonnes actions paraissent injustes quand on les considère à partir d’un plan supérieur. Même la sagesse populaire déclare : « Une certaine bonté est pire que le vol. » Ne nous arrive-t-il pas dans notre ignorance d’être prêt à combler les mauvaises personnes de bienfaits aux dépens de d’autres beaucoup plus méritantes ? Les ouvrages culturels de haute valeur ne sont-ils pas sujets au ridicule et à la calomnie ? Les plus grandes réalisations ne sont-elles pas rejetées par les gens ? Pourtant, ces mêmes personnes sont émues de compassion pour un ivrogne à sauver, oubliant que le prix à payer aurait pu être le bien-être d’un pays tout entier, ou même de plusieurs pays.
Par conséquent, nous dirons que l’être humain devrait aider son prochain lorsque cela est possible, mais qu’il ne peut risquer sa vie que dans les cas où il ne porte pas de grandes responsabilités. Ce serait un sérieux manque de jugement et une grande perte pour l’humanité que ceux qui en sont les bienfaiteurs risquent leur vie d’une façon insensée. Mais lorsque nous parlons aux masses, nous devons dire que l’homme devrait toujours et en toutes circonstances apporter son aide à son prochain. En vérité, celui qui risque sa vie pour son prochain est un héros. Mais il y a différentes sortes de risques et de sacrifices. Le sacrifice d’un médecin ou d’un chercheur qui manipule avec abnégation des substances dangereuses pour découvrir le remède qui guérira une maladie pernicieuse est extrêmement important ! Mais on se souvient rarement de ces martyrs conscients et de ces bienfaiteurs de l’humanité.
Voici ce que dit le Grand Instructeur :
« […] Toute personne qui entre sur le Sentier du Service doit, tôt ou tard, sceller son service de Lumière par une réalisation personnelle. Ce service ne sera pas accompli si la personne ne comprend pas ce que signifie la conformité au but, et ce concept n’est compris que lorsque l’esprit est conscient de son objectif. Courage et sagesse émanent d’un seul et même concept du Bien.
« L’homme porte en lui-même la mesure de l’essence de ses actes. Il est impossible de prévoir quand et comment l’heure décisive arrivera, mais dans le fond de notre cœur, nous savons quand le temps est venu. Ainsi, la sagesse et le courage nous aident à comprendre la pleine responsabilité que nous assumons pour le bien de l’humanité. » (Surterrestre, volume 1, no 175).
* * *
Passons à votre question suivante : « Quelle mort faut-il considérer comme étant naturelle ? » Bien entendu, la mort la plus naturelle consiste à mourir de vieillesse. Parfois, on doit aussi reconnaître comme naturelle la mort causée par une maladie, parce que dès sa naissance, l’homme porte des germes de maladie. Dans les conditions de vie laides et anormales, créées par l’humanité dépravée, presque tous les types de mort peuvent être considérés comme n’étant pas naturels.
Il arrive qu’une maladie aide le corps subtil à se nettoyer de bien des horreurs, c’est pourquoi une longue maladie facilite souvent le passage. Bien sûr, presque tous les soi-disant accidents sont des effets du karma.
Votre troisième question concerne la Voie Unique. À proprement parler, il n’existe qu’une seule Voie principale, qui est la Voie de l’évolution, mais les sentiers qui mènent à cette Voie sont nombreux et variés. En vérité, la Révélation Unique, apportée à toutes les époques par les Grands Instructeurs de l’humanité, est l’unique Voie Royale. Cependant, les sectes et les déformations de l’Enseignement produites par leurs adhérents sont devenus les sentiers nombreux, multiformes et souvent ardus le long desquels rampent les masses humaines. Chaque Maître insiste sur la partie de la Révélation Unique qui est la plus nécessaire à un stade particulier du développement de la conscience.
Quand la conscience a assimilé les fondations de l’Enseignement de Vie, tout ce qui se passe autour de nous et en nous prend inévitablement une autre signification. La conscience élargie déplace le point de départ de la pensée vers les mondes supraterrestres, et s’unit à la conscience des Frères Aînés de notre humanité. Cette conscience apprend à vivre dans sa véritable demeure et connaît dans son esprit et dans son cœur ses Amis et ses Aides. L’Aide des Grands Instructeurs est accordée lorsqu’elle est nécessaire et utile. Par conséquent, accomplissons la mission de notre vie avec patience, en donnant un exemple de courage et de dévotion à tous ceux qui nous entourent. En guise d’encouragement, voici pour vous une page de l’Enseignement de Vie :
« […] Vous savez qu’il n’est pas toujours possible de faire des miracles. En plus des raisons cosmiques et de l’interférence des forces négatives du Monde Subtil, le manque de foi des gens peut être un obstacle. Il est difficile de tracer la frontière entre le manque de foi et le doute, car ces deux vipères sortent du même nid.
« Le Grand Pèlerin enseignait souvent que tout nous est donné selon notre foi. N’oublions pas que le Christ a été empêché d’effectuer certains miracles, là où se manifestait un manque de foi. Les Évangiles mentionnent ce fait. De nos jours, les scientifiques remplaceraient l’expression "manque de foi" par "refus d’accepter l’autorité". Il n’est pas important de savoir quelle expression est utilisée, la signification reste la même.
[La rupture dans le courant de l’énergie interrompt même les envois les plus puissants. Il est possible d’observer cette manifestation physique, en commençant par les situations les plus communes.]
« […] Quand Nous vous mettons en garde contre le doute, Nous parlons d’une loi physique. Les gens rejettent l’aide la plus puissante, parce que leur libre arbitre les pousse à détruire même les circonstances les plus favorables. Par exemple, une personne en colère va écarter la Main qui se tend pour l’empêcher de tomber. L’Instructeur doit vous avertir des effets nuisibles du doute.
« Nous vous rappelons que lorsque les disciples doutaient du pouvoir de l’Instructeur, ils recevaient immédiatement un coup, qu’ils appelaient le "destin". Mais cette définition est inexacte. De quelle sorte de destin s’agit-il lorsqu’une personne rompt elle-même le lien salutaire ?
« Il est juste de considérer les bases de la foi comme le moteur essentiel de l’évolution. […] » (Surterrestre, volume 1, no 177).
Aussi :
« Vous savez que la mosaïque de la vie s’assemble parfois d’une manière imprévisible, mais l’imprévu ne se présente que du point de vue terrestre. Souvent, une personne croit parler ou écrire avec une certaine intention mais, sans le savoir, elle est poussée par les Forces Supérieures vers un objectif entièrement différent. Un homme pense qu’il a réussi dans une direction qu’il a choisie, alors qu’en réalité il a obtenu un succès beaucoup plus grand dans une voie inattendue. Il écrit à une certaine personne, mais la réponse vient d’une source inattendue.
« Nous obtenons souvent des résultats multiples pour une seule action. Si Nous devions énumérer toutes les conséquences possibles, les hommes seraient désorientés. Ils essaieraient de réduire leur énergie psychique, ce qui l’affaiblirait. Seul le développement de la conscience permet d’acquérir une vaste perspective.
« Le Grand Pèlerin enseignait comment élargir la conscience. Il répétait : "Ouvrez vos yeux et vos oreilles." En effet, Il n’invitait pas les gens à ouvrir uniquement leurs yeux et leurs oreilles à Ses Enseignements, mais Il indiquait que l’expansion de la conscience permet d’acquérir une véritable profondeur de raisonnement. Hélas, on ne peut pas faire passer une corde par le chas d’une aiguille. Une oreille étroite ne peut pas comprendre un grand message.
« On imagine facilement qu’une grande partie de Ses Enseignements n’a jamais atteint la conscience de Ses auditeurs ! Beaucoup de choses n’ont été retenues que partiellement. L’enchaînement est disparu, et le sens original a donc été perdu. Je ne dirais pas qu’on a complètement perdu le sens, mais la beauté des paroles a été perdue. C’est ainsi que la pensée d’un grand nombre de Grands Instructeurs a été déformée.
« Dans les enregistrements de l’espace, les pensées des Instructeurs sont mieux préservées. Elles se répandent comme une rosée bienfaisante sur ceux qui peuvent les recevoir. Sachant cela, les Instructeurs n’accordent pas beaucoup d’attention aux déformations terrestres. Ce qui est prédestiné viendra, et le cœur réceptif l’acceptera.
« Les pensées humaines se développent aussi dans l’espace. Chaque pensée héroïque et désintéressée constitue déjà une semence pour le monde de l’avenir. Il n’y a pas que les Grands Instructeurs qui peuvent devenir des Créateurs de Bien dans le Cosmos, chaque penseur peut le devenir aussi.
« Les gens ne souhaitent pas réfléchir aux mondes lointains, mais de telles pensées purifient admirablement la connaissance. Sur les chemins de l’espace, il n’y aura aucune envie, haine ou grossièreté.
« Le Grand Instructeur dirigeait souvent le regard de Ses disciples vers les astres en disant : "Nombreuses sont les maisons, et la vie se trouve partout." Il voulait que Ses disciples aiment l’Infini. […] » (Surterrestre, volume 1, no 176).
N’oublions jamais le lien salutaire et les nombreuses conséquences de chaque événement et de chaque action. S’il y a du chagrin aujourd’hui, demain il y aura de la joie.
Lettre #7 [ + ] [ - ] Chaque guerrier de la Lumière accepte avec courage le paiement accéléré de ses vieilles dettes. Les souffrances de ceux qui foulent le sentier de Lumière se transforment en merveilleuses fleurs de l’esprit. Il n’est assurément pas facile d’obtenir la libération spirituelle des attaches terrestres. Mais quand, devant nous, s’étend la grande tâche du Service et quand le cœur brûle de dévotion pour le Grand Instructeur, alors le fardeau le plus lourd se transforme en la joie du renoncement de soi.
Je constate que vous êtes perturbé par les tentatives de certaines personnes pour mettre de l’avant uniquement leur propre conception du monde. Je vous conseille d’accepter ces tentatives très calmement. Laissez les gens choisir pour eux-mêmes. On ne peut pas forcer la conscience ; faites donc preuve de tolérance et de retenue. Rien ne croît aussi lentement que la conscience. Pour assimiler un nouveau concept, il faut non seulement l’éclairer sous plusieurs angles, mais aussi le répéter continuellement « jusqu’à ce qu’une image en soit fixée dans le cerveau », comme l’exprimait un Penseur. Ceux qui ne peuvent pas apprécier toute la profondeur et l’échelle cosmique de la pensée révélée dans l’Enseignement de Lumière, et qui changent continuellement de voie, ne sont pas prêts à recevoir l’Enseignement de Feu. Par conséquent, non seulement serait-il déraisonnable de perdre du temps à vouloir les convaincre, mais il serait même mal de faire pression sur une conscience instable. Il est indiqué dans l’Enseignement que même avec ceux qui sont d’accord, il ne faut pas perdre beaucoup de temps. En effet, il faut les laisser montrer qu’ils ont appliqué le premier appel. Il est inutile de descendre le seau quand on sait que le puits est à sec. Mais lorsqu’une personne se révèle précieuse, il faut témoigner à son égard la plus grande tolérance et la plus grande patience, afin que, par touches légères, sa conscience puisse être préparée pour la collaboration. Lorsqu’on veut élargir la conscience, il faut prendre les plus grandes précautions. Seuls un développement intégré et la diversité des accumulations peuvent assurer la croissance véritable de notre trésor.
Je partage votre avis que l’admission d’éléments instables dans un groupe ésotérique ou un conseil de direction présente un danger sérieux. Par conséquent, nous devons combattre ce mal et éloigner avec tact les personnes nuisibles. Efforcez-vous de n’accepter que des personnes qui ont fait leurs preuves, qui ont assimilé de tout leur cœur les fondations de l’Enseignement, qui manifestent une véritable et sincère dévotion à la Hiérarchie de Lumière. Sans une telle dévotion, il ne peut y avoir de réelle compréhension de l’Enseignement, car seul ce fil d’argent du cœur relie notre conscience à celle du Maître. On devrait dire à celles qui refusent de comprendre la nécessité du Maître que la corruption généralisée qui prédomine aujourd’hui est le résultat de la négation de l’autorité dans tous les domaines de la vie. Mais qu’est-ce qui peut exister sans ce principe directeur ? Je ne me lasserai jamais de répéter ces paroles de l’Enseignement : « […] L’Univers entier est saturé de ce principe. » (Agni Yoga, no 667). Sur quoi d’autre pourrait reposer l’évolution ? Par conséquent, toute personne qui rejette la Hiérarchie rejette l’évolution. « De tous les principes conduisant à l’élargissement de la conscience, celui de la Hiérarchie est le plus puissant. » (Agni Yoga, no 668).
Notre âge sombre est rempli de toutes sortes de négations, et surtout de la négation des fondements de l’Être. La perte de la compréhension en ce qui concerne l’idée vitale et directrice du Maître a, d’une part, abouti à la pensée chaotique et à la licence, et, d’autre part, a permis aux fanatiques de créer des idoles des plus grands Maîtres en les enfermant derrière des barrières dorées et en les entourant d’inaccessibilité et de tout un attirail qui a perdu toute signification. C’est ainsi qu’a été violé le lien sincère et vivant avec le Monde Supérieur, à cause de l’ignorance des adhérents venus ultérieurement.
Bien sûr, ceux qui proclament que « nul Maître ne peut vous libérer et que vous seul pouvez le faire » répètent l’une des nombreuses formules des Enseignements de l’Orient et des livres de l’Éthique Vivante. Plus précisément, « tout doit être fait par des mains humaines et par des pieds humains ». Personne ne peut forcer notre conscience à accepter une vérité pour laquelle nous ne sommes pas encore prêt. Seul notre effort intérieur peut créer la transmutation indispensable. Toute la sagesse de l’Orient affirme que c’est seulement par l’effort personnel et par un travail constant sur soi que l’on acquiert la connaissance et la possession de la vérité. Pourtant, cette sagesse dit aussi : « […] C’est pourquoi on peut appeler l’Instructeur un phare de responsabilité. Les liens de l’Enseignement sont pareils à une corde qui nous sauve d’une chute en montagne. » (Ère Nouvelle – Communauté, no 60). Celui qui a accepté la direction du Maître raccourcit son cheminement. Et en atténuant et en accélérant son propre parcours, il facilite en même temps celui de ses proches. Je vais citer ma section préférée du livre Agni Yoga :
« […] Je me souviens d’un petit Indien qui avait trouvé le Maître. Nous lui avons demandé : "Se peut-il que le soleil ne brille plus pour toi, lorsque tu le vois en l’absence du Maître ?" Le garçon sourit : "Le soleil sera toujours le soleil, mais lorsque le Maître est là, douze soleils brillent pour moi."
« Le soleil de la sagesse de l’Inde ne cessera de briller, car sur les bords d’un fleuve se tient un jeune garçon qui connaît le Maître. » (Agni Yoga, no 84).
Et nous pouvons ajouter :
« […] Si un barbare voulait porter atteinte au Maître, dites-lui comment l’humanité qualifie les destructeurs de bibliothèques. » (Agni Yoga, no 84).
Et il est dit encore :
« Auprès de qui peut-on fortifier ses pensées ? Seulement auprès du Maître. Il est comme un roc qui abrite de la tempête. La vénération pour le Maître est le chemin qui conduit au Monde Supérieur. Le chaos ne peut pas tolérer la construction. Dirigez votre attention vers le fondement de la pensée pour ne pas vous exposer à la tempête. » (AUM, no 74).
Notre pauvre humanité, avec ses préoccupations limitées au matérialisme (l’Église sert aussi les besoins et les exigences matérialistes), a besoin plus que jamais de porter attention au Monde Supérieur et de comprendre le principe directeur d’Instructeur-Hiérarque. La maladie de l’humanité est la pensée chaotique et le manque d’autodiscipline. Les esclaves d’hier se révoltent d’abord contre l’idée de Hiérarchie, contre la discipline et contre la coopération. Seul un roi de l’esprit comprend la signification de la Hiérarchie, car pour commander, il faut d’abord apprendre à obéir. Si elle veut progresser, l’humanité doit pénétrer sa conscience du principe de la Hiérarchie. Mais, bien sûr, tout fanatisme est effrayant, puisqu’il provient de l’ignorance et qu’il se termine en intolérance. C’est en fait l’opposé de la vraie dévotion et du véritable respect.
Tous les Indiens savent ce que veut dire la dévotion à l’Instructeur. Et nous savons que toutes les idées grandioses et toute la beauté de la pensée orientale se sont développées précisément par la séquence et la succession, dans la Chaîne Hiérarchique infinie de liens formés par la dévotion sans limite des disciples pour leur Instructeur. C’est pourquoi l’Orient considère un maître qui rejette le principe de la Hiérarchie comme un arbre desséché et sans racine. Priver son esprit du respect pour la grande idée du Maître équivaut à un suicide spirituel. Les Grands Instructeurs nous procurent la nourriture sans laquelle nous mourrions et avec nous la planète tout entière.
En fait, si les Grands Instructeurs nous inondaient de toute la puissance de Leurs rayons, nous serions réduits en cendre, à moins de posséder le pouvoir de réceptivité. Chaque chose demande la réciprocité, la correspondance et la conformité au but. Toute la vie est basée sur l’échange mutuel et la collaboration. C’est pourquoi un être isolé qui se limite à son seul moi est condamné à la mort, physique et spirituelle. Ainsi, si quelqu’un prétend s’en tenir à un seul pilier, sa structure ne sera pas solide et ne résistera pas à la pression de la tornade qui approche.
Demandez donc à ceux qui sont instables et qui provoquent les discussions s’ils ont lu tous les livres de l’Éthique Vivante. Et s’ils répondent par l’affirmative, observez-les. Vous pouvez vous attendre à de grandes surprises. L’ignorance et le manque de compréhension des fondements les plus simples du développement spirituel sont incroyables ! Et rappelez-vous que tous les Fondateurs de religions, à travers tous les âges et sur la planète tout entière, ont présenté le lien avec les Mondes Supérieurs comme le fondement de l’Existence ! Et notre sombre époque se termine sur des appels à violer ce lien salutaire unique !
La séparation de notre planète d’avec le Monde Supérieur l’a menée au bord du désastre. Les mesures les plus urgentes doivent être prises pour que l’humanité retourne à la compréhension des fondements de l’Être et à la grandeur de la destinée humaine.
Lettre #9 [ + ] [ - ] On observe aujourd’hui un intérêt sans cesse grandissant pour l’étude des pouvoirs cachés de l’homme. Dans certains pays, comme l’Angleterre, l’Amérique et la Suède, en plus des sociétés de recherches psychiques qui se situent à mi-chemin entre l’amateurisme et la science, on trouve aussi, dans certaines universités, des cours sur les phénomènes psychiques et parapsychiques. Malheureusement, la plupart de ces sociétés se sont occupées ou s’occupent encore presque exclusivement des phénomènes qu’on appelle cinétiques, le transport et la matérialisation d’objets, et ils négligent complètement les manifestations de cette même énergie fondamentale, mais d’un ordre supérieur – par exemple, l’action de la pensée à distance, et l’accroissement ou la diminution de cette action selon les différents degrés de tension psychique ou selon la qualité des pensées des participants à ces expériences.
Et pourtant, on peut citer une série de tentatives sérieuses d’étudier la transmission de la pensée. Ainsi, le professeur Rhine de l’Université de Duke a effectué des expériences réussies dans cette direction, et il est parvenu à attirer l’attention du monde scientifique en utilisant pour ses expériences un nouveau nom : « perceptions extrasensorielles ». Comme vous le savez, le mesmérisme a été cruellement ridiculisé et rejeté pendant un certain temps, mais à peine lui avait-on donné un nouveau nom, « hypnotisme », qu’il fut admis par la science. H.P. Blavatsky a écrit : « Le mesmérisme est un nez nouveau sur un très vieux visage. » En effet, on pourrait écrire un traité scientifique sur l’importance de la terminologie et son effet psychologique sur certains types de consciences. Quoi qu’il en soit, le très ancien terme « Fohat » ou le « Toum » égyptien sont destinés à être reconnus dans l’ère qui vient. Ainsi, l’énergie psychique, ou énergie primordiale, recevra enfin droit de cité, peu importe le nom ou l’apparence sous lesquels elle s’est manifestée auparavant. Cette reconnaissance marquera l’entrée de l’humanité dans une ère nouvelle de grandes découvertes, qui provoqueront l’indispensable réexamen des valeurs.
Ainsi donc, à cause du début de l’Ère Nouvelle, qui entraîne un extraordinaire influx d’énergie psychique, il est nécessaire d’éveiller et de développer en nous-mêmes l’attitude appropriée envers ce pouvoir à deux tranchants. Dans les livres de l’Éthique Vivante – la série Agni Yoga – on donne pour la première fois des explications complètes sur cette énergie et on indique des méthodes rationnelles pour l’étudier.
Un Esprit Supérieur, lorsqu’Il occupe un corps physique et se trouve en complète possession de la qualité de divisibilité de l’esprit, peut consciemment agir simultanément sur la Terre et dans l’espace interplanétaire, et même visiter les planètes les plus proches. En même temps, cette divisibilité de l’esprit n’entraîne pas une baisse de la qualité de Sa manifestation ou de Son activité dans Son corps physique, parce que les hautes énergies qu’Il dégage n’ont pas encore d’application sur notre Terre.
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Pour participer à la créativité cosmique, il faut comprendre avec précision les lois des forces cosmiques, et agir en parfaite conformité avec elles, sans quoi la destruction est inévitable. En vérité, quand un homme agit en harmonie avec les lois cosmiques, il devient un créateur. Il devient le créateur de sa propre destinée et, collectivement, il crée la destinée de la planète. Toutes les forces, toutes les énergies du Cosmos ne sont révélées à l’homme que s’il possède une puissante accumulation d’énergies supérieures et a atteint l’état de l’ascension illimitée. Réfléchissez à l’immensité du pouvoir des forces cosmiques qui nous entourent.
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Il est faux de dire que : « Par la qualité de leur esprit […] les humains sont tous semblables. » C’est justement la qualité de l’esprit qui diffère dans chaque cas. Il est donc préférable de dire : « Par le principe fondamental de l’esprit, les humains sont tous semblables. » C’est certain, l’énergie psychique est la qualité de l’esprit. Mais on peut imaginer des variétés infinies de cette énergie, qui sont fonction des conditions qui existaient au moment de la création de la semence de l’esprit.
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Nous devons souligner l’importance de l’action ou du travail pour l’éveil et le développement de l’énergie psychique, puisque cette énergie a besoin avant tout d’être utilisée. Elle ne doit pas être limitée par des impulsions aléatoires. Seul un travail constant, systématique et rythmique peut accorder son courant. L’échange correct d’énergie psychique est basé sur le rythme. Insistez sur les effets dangereux de la paresse, qui interrompt l’action de notre énergie psychique, détruit notre évolution et aboutit finalement à la destruction complète. En effet, il est reconnu que les gens les plus actifs vivent le plus longtemps, pour autant que leur travail soit rythmé et que leur organisme ne contienne pas trop de poisons. Il faut aussi indiquer que chaque travail devrait être exécuté en pleine conscience. De même, l’effort pour améliorer la qualité de chaque travail et de chaque action est la meilleure méthode pour augmenter et intensifier l’énergie psychique.
Mais il est également nécessaire de préciser qu’une dépense excessive d’énergie psychique est dangereuse. Il faut être raisonnable en toutes choses. Une personne qui dépense son énergie psychique sans compter dérange l’équilibre de son organisme, se rend susceptible aux infections et aux attaques des forces de l’ombre, et cause donc du tort à sa santé et à son énergie. Quand il est dit que plus l’esprit donne, plus il reçoit, cela ne signifie pas dépenser une quantité énorme d’énergie psychique en une seule fois, mais cela signifie plutôt l’utiliser d’une façon constante et rythmée. Il est certain que la maîtrise de la divisibilité de l’esprit ne peut s’acquérir que lorsque l’énergie psychique s’est considérablement développée.
Voici une section du livre Fraternité :
« Le sacrifice de soi est l’un des vrais sentiers vers la Fraternité. Alors, pourquoi enjoindre de préserver ses forces ? Il n’y a en cela aucune contradiction. Le Sentier d’Or, le sentier d’Alliance, exige les deux qualités : la réalisation et la prudence. Autrement, tous finiraient par se suicider. La réalisation se crée en toute conscience et en toute responsabilité. Là encore, on peut soupçonner une contradiction, mais un dévouement supérieur, un amour conquérant, peuvent enseigner à allier les qualités supérieures. La folie ne conduit pas à la réalisation. Un cœur craintif ne saurait inspirer la véritable prudence. La vision consciente du devoir suggère l’utilisation juste de l’énergie. Les gens doivent méditer sur l’alliance des qualités.
« Le Sentier ne s’accommode ni de la crainte, ni de la folie. » (Fraternité, no 155).
Mais très peu de gens comprennent ce que la concordance des qualités signifie !
On nous conseille constamment de contrôler soigneusement notre dépense d’énergie, particulièrement maintenant, lorsque les courants de l’espace subissent une incroyable tension.
De même, pendant la division de notre énergie psychique, aux moments où une diminution des forces se fait sentir, nous ne devrions pas nous forcer à travailler. Il faut s’accorder du temps pour le renouvellement de l’énergie. Bien sûr, il convient d’être particulièrement honnête en ces occasions, car un grand nombre de gens aiment « se la couler douce », et pourraient alors attribuer chaque moment de paresse à une perte excessive d’énergie psychique.
Là où ne règne pas un échange correct d’énergie psychique, il n’y a pas non plus de divisibilité de l’esprit. Quand le feu vital est inactif ou sur le point de quitter un corps inapproprié, là bien sûr la divisibilité de l’esprit ne peut être atteinte. Vous devez aussi garder à l’esprit que l’énergie psychique est une force à deux tranchants et qu’un grand nombre d’adhérents des forces obscures possèdent une grande réserve de cette énergie, mais dans ses propriétés et ses manifestations inférieures. Par conséquent, dans ces cas, l’activité de l’énergie est limitée aux sphères inférieures, et cette énergie a une portée moindre que l’énergie de qualité supérieure.
Il faut souligner le plus fortement possible l’importance de la pensée et d’un esprit discipliné pour le développement d’une énergie psychique de haute qualité.
L’hypnotisme est également une manifestation de l’énergie psychique. C’est pourquoi l’influence de cette propriété de l’énergie psychique devrait être étudiée et comprise le plus largement possible. N’oubliez pas de mentionner la transmission de la pensée à distance, car elle se manifeste avec l’aide de cette même énergie psychique ou énergie primordiale.
* * *
Un grand nombre des meilleures personnes, même parmi celles qui possèdent une conscience comparativement développée, ne seraient pas prêtes à accepter les véritables Images des Grands Instructeurs. Remarquez les réactions malveillantes de la majorité des gens face à tout ce qui ne correspond pas à leur imagination. L’atavisme des âges est tenace !
Oui, le fait d’opposer une image fausse à une autre image tout aussi irréelle est une manifestation affreuse et dépravée. Ceux qui font cela ne peuvent s’accommoder d’aucune des deux images, et il en résulte un affreux dédoublement de la personnalité. C’est un peu comme le strabisme, et ces gens finissent par avoir un esprit complètement tordu.
Selon les Enseignements ésotériques de l’Orient, il nous est donné pour la durée d’un Manvantara – ou Grande Ronde – de notre planète, un Manou – le Maître des Maîtres – qui est à la tête des Grands Frères. Ainsi, une Individualité prend sur elle la responsabilité de la planète pour la durée de tout un Manvantara.
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Il convient de n’écrire que du positif à propos d’un ami, surtout quand il est décédé. Qui oserait juger toutes les motivations, toutes les émotions secrètes qui ont inspiré tel ou tel acte de cet ami ? Toute critique, même inconsciente, apporte un karma négatif. Le premier conseil qui nous a été prodigué fut : « Multiplie par dix tout ce qui est bon et divise par deux tout ce qui est mauvais. » C’est alors seulement que l’on peut donner une évaluation plus ou moins correcte.
Comme ils ne connaissent pas les motivations et les raisons profondes des actions des autres, les gens se permettent parfois de juger selon les apparences. Ils commettent ainsi une grave faute contre la justice, et chargent considérablement leur propre karma. C’est pourquoi l’habitude d’écrire et de parler uniquement en bons termes d’une personne décédée est belle et pratique. De cette façon, les gens peuvent au moins compenser leur injustice dans une certaine mesure.
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Bien des choses mûrissent dans le pays que vous mentionnez. Peut-être que ce pays a aussi reçu, lorsqu’il a atteint un tournant de son histoire, une mise en garde ou une offre d’aide de la part des Forces de Lumière. Mais comme à l’habitude, il ne s’est probablement pas trouvé parmi les dirigeants de personnalité suffisamment éclairée, et surtout, d’une spiritualité assez forte, pour faire usage des conseils salutaires. L’histoire de l’humanité nous apprend que partout où le Messager a été repoussé, ou même persécuté, le pays tout entier en a subi les conséquences. Le Messager arrive à une heure critique, et le rejeter signifie accepter tout le poids du karma. Les calamités qui frappent ce pays ne constituent-elles pas un sérieux présage ? Ce pays n’a-t-il pas choisi la voie la plus ardue ? Mais le karma de ceux qui ont rejeté l’aide des Forces de Lumière est particulièrement pénible. Et ces gens ont pris sur eux toute la responsabilité de leur avenir ! Il n’y a eu que de rares exceptions dans l’histoire, lorsque les dirigeants d’une nation ont su accepter l’Aide, ce qui a entraîné un développement extraordinaire de ces pays. Mais à notre époque de totale négation, où l’or règne en maître, une petite pièce de monnaie réussit à dissimuler même le soleil.
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J’ai parcouru tous les documents rassemblés sur l’Harmaguédon. Ce rapport est véritablement impressionnant. Mais il convient d’être très prudent en traitant ce thème. Toutes ces sévères mises en garde, si elles sont dispersées sur plusieurs pages, sont une chose, mais quand elles sont mises bout à bout, elles peuvent effrayer les consciences faibles et provoquer des réactions indésirables. Les gens préfèrent se faire bercer par des espoirs favorables, et ils prennent en grippe quiconque essaie de leur ouvrir les yeux quand vient le danger. Ils considèrent tout avertissement salutaire comme une menace personnelle. Par conséquent, je vous conseille de garder cette très utile compilation pour votre utilisation et votre lecture personnelle.
Lettre #14 (1936) [ + ] [ - ] Dans l’une de vos précieuses lettres, vous demandez ce que signifie la phrase : « […] les données relatives au Kalachakra sont passées sous silence. » Le Kalachakra – la Roue du Temps ou la Roue de la Loi – est l’Enseignement attribué aux différents Seigneurs de Shambhala. On peut aussi trouver des traces de cet Enseignement dans presque tous les systèmes philosophiques et enseignements de l’Inde. À présent, il est particulièrement connu au Tibet. On peut aussi trouver des allusions obscures sur Shambhala dans la littérature occidentale. Après tout, la légende du Graal est aussi originaire de l’Orient et elle est une des nombreuses versions des récits sur cette même Shambhala. Les chroniques de l’Occident ont aussi rapporté que Constantin le Grand et l’Empereur byzantin Manuel avaient reçu des nouvelles depuis la « Demeure Mystérieuse ». Gengis Khan a également reçu des messages du Sage de la Grande Montagne. Aux XIIe et XIIIe siècles, l’Église chrétienne d’Occident, à travers ses Papes, connaissait aussi l’existence d’une Demeure Spirituelle Mystérieuse et d’une Fraternité se trouvant au cœur de l’Asie et dirigée alors par le fameux Prêtre Jean, comme ce Grand Esprit se nommait lui-même. De temps en temps, ce Prêtre Jean envoyait des notes de réprimande ou d’avertissement au Pape et à d’autres dignitaires de l’Église. Selon les annales, un des Papes envoya un ambassadeur au Prêtre Jean en Asie Centrale. On peut bien imaginer quelle était l’intention d’une telle ambassade et, bien entendu, après toutes sortes de vicissitudes et de malheurs, l’ambassade retourna sans avoir pu localiser la Citadelle Spirituelle. Cela n’empêcha pas le Prêtre Jean d’envoyer ses réprimandes.
Le saint Graal est maintenant conservé en Orient. Récemment, un bon nombre de chercheurs se sont lancés sur les traces du Prêtre Jean et se sont efforcés de déchiffrer le symbolisme de la légende du Graal. Il existe une théorie à l’effet que le Saint Calice – ou le Graal – est la Pierre sacrée (lisez à cet effet le cryptogramme intitulé « La légende de la Pierre » dans le livre Au carrefour de l’Orient, et cette théorie est raisonnable).
Bien des gens ont fait – et font encore aujourd’hui – des expéditions pour tâcher de trouver la Citadelle, mais en vain. Seuls peuvent y parvenir ceux qui sont appelés. L’histoire connaît un bon nombre de personnalités exceptionnelles dont la destinée était de donner un nouvel élan à l’évolution de l’humanité et qui avaient précédemment visité cette Citadelle de la Grande Connaissance. Ainsi, Paracelse, à un certain moment de sa vie, passa plusieurs années dans l’un des Ashrams de la Fraternité Transhimalayenne. C’est là qu’il reçut toutes les données qu’il a transmises plus tard dans ses nombreux volumes, souvent sous forme symbolique, car ces grands phares de la connaissance étaient victimes de graves persécutions. Son œuvre entière est traduite en allemand, en anglais et en français. Un grand nombre d’hommes de science et de médecins puisent leurs connaissances dans ses livres mais, comme d’habitude, ils omettent souvent délibérément de mentionner la source. L’Enseignement du Kalachakra – ou l’Enseignement de Shambhala – est non seulement passé sous silence actuellement, mais certaines autorités « spirituelles » interdisent même à leurs adhérents et amis de lire ces livres.
Il ne faut pas non plus oublier notre génie russe, H.P. Blavatsky, qui fut tellement calomniée. Elle a passé trois ans dans l’un des Ashrams du Tibet et est retournée dans le monde avec une vaste connaissance et un message éclairé concernant les Mahatmas. Si elle n’avait pas été entourée par tant de mauvaise foi et d’envie de la part de ses contemporains, elle aurait écrit deux autres volumes de La doctrine secrète, qui auraient contenu des pages consacrées aux vies des Grands Instructeurs de l’humanité. Mais les gens ont préféré la tuer, et son œuvre est restée inachevée. L’histoire se répète et les forces obscures rampent à nouveau hors de leurs antres et s’efforcent de supprimer le Message resplendissant, mais la Lumière conquiert l’obscurité !
L’Enseignement du Kalachakra est la Grande Révélation apportée à l’humanité à l’aube de son évolution consciente, dans la Troisième Race de la Quatrième Ronde de la Terre, par les Seigneurs du Feu, ou Fils de la Raison (parmi eux se trouvaient et se trouvent encore les Seigneurs de Shambhala).
Il est certain que la Science Chrétienne guérit au moyen de l’énergie psychique et il est hors de doute que certains de ses membres réussissent à produire des guérisons remarquables. Toutefois, comme en toute chose, il faut un juste discernement et une juste application. En conséquence, en parallèle avec de grands succès, il y a aussi des échecs. Chaque chose est bonne à sa véritable place, mais il n’est pas toujours possible d’éviter une intervention chirurgicale. De même, les maladies infectieuses ne peuvent pas se guérir par la suggestion. Chaque chose requiert la correspondance et la conformité au but. Ainsi, certains cas demandent des remèdes homéopathiques, tandis que d’autres doivent être traités par des méthodes allopathiques. Mais ce qui importe avant tout, c’est que le guérisseur qui travaille au moyen de son énergie psychique soit bien informé et que son cœur soit pur.
Une personne vous questionne pour savoir : « Comment concilier l’usage du musc par les Yogis avec la loi d’amour et d’innocuité que prêchent les occultistes ? » Et son autre préoccupation est : « Si le musc est le produit d’un organisme animal, il doit être chargé de magnétisme animal et, donc, ce magnétisme pénètre l’organisme du Yogi en même temps que l’aspect bénéfique du musc et le souille, […] » Nous pouvons répondre que les très grands Yogis, qui vivent dans des conditions créées par eux-mêmes, et qui sont bien différentes de celles de notre vie terrestre effervescente et agitée, peuvent utiliser le musc sans tuer d’animal. C’est justement cela qui est souligné dans les livres de l’Éthique Vivante. Et quant aux disciples qui vivent dans des conditions terrestres normales, ils devraient, pour se protéger du magnétisme animal, adhérer à un nudisme intégral et émigrer dans des contrées chaudes s’ils décidaient de s’en tenir strictement à la loi de l’innocuité (dans le sens que l’entend votre questionneur). Prenez la laine par exemple, il faudrait la rejeter parce qu’elle contient trop de magnétisme animal. La soie serait exclue afin de sauver le ver à soie. Même les vêtements de lin seraient défendus, car on ne devrait pas infliger aux fibres de la plante les souffrances qu’elles doivent subir au cours de leur traitement. La seule alternative serait de se couvrir de feuilles sèches, puisqu’il ne serait pas permis de les cueillir sur l’arbre. On devrait, bien sûr, oublier le cuir et même l’écorce pour les chaussures. Car l’utilisation de chaussures en cuir serait un encouragement direct à tuer des animaux, et peler l’écorce du bouleau, par exemple, pour en employer la couche supérieure serait douloureux pour l’arbre. De même, il faudrait limiter sa nourriture au lait (à condition que la vache en produise en quantité suffisante pour son veau), aux fruits, aux noix, aux graines et, bien entendu, seulement après les avoir laissés pourrir, sans quoi on ferait souffrir des organismes vivants.
Je me souviens d’une anecdote à propos de Bernard Shaw, lorsqu’il rendit visite au célèbre homme de science de l’Inde, Jagadis Bose. Shaw se mit à se vanter d’être végétarien, car sa grande sensibilité lui interdisait de faire du mal, même indirectement, à un être vivant. Bose ne répondit pas, mais il démontra sur place à l’écrivain, dans une expérience visuelle, la douleur que subissent les carottes et les pommes de terre lorsqu’elles sont coupées ou mâchées avec volupté par une personne « sensible ».
Mais il se pourrait que tout ceci ne soit pas trop terrible pour un homme « sensible » qui pourrait peut-être accepter de se vêtir de feuilles sèches et de manger la seule nourriture prescrite. Il serait néanmoins beaucoup plus difficile pour lui de s’empêcher de respirer ou de se couvrir le nez et la bouche à la façon des fanatiques de la secte Jaïn en Inde, qui craignent de tuer quelque petit insecte en respirant. Votre questionneur doit certainement savoir que l’espace qui l’entoure fourmille de créatures vivantes qu’il avale à chaque seconde et qu’il écrase à chaque pas. Les Jaïns fanatiques marchent en gardant les yeux rivés au sol, et font des drôles de bonds inattendus pour ne pas marcher sur une larve d’insecte.
En conclusion, nous aimerions conseiller à votre correspondant de se familiariser avec les livres de l’Éthique Vivante et de comprendre l’esprit de l’Enseignement. La nourriture végétarienne y est conseillée, pas uniquement pour des raisons sentimentales, mais surtout parce que cela est meilleur pour la santé. Il est en outre mentionné que certains poissons souffrent encore moins que les plantes. Quant à la peur d’absorber dans son organisme du magnétisme animal, on pourrait répondre par les paroles du Bouddha : « Si l’on pouvait parvenir à la perfection seulement en s’abstenant de viande, l’éléphant et la vache auraient atteint ce niveau depuis longtemps. » Et ailleurs : « L’ascétisme n’a aucune valeur comme moyen de se libérer des liens de la terre. Il est plus difficile de trouver un homme patient qu’en trouver un qui se nourrit d’air et de racines ou qui s’habille d’écorces et de feuilles. »
En ce qui concerne le karma, votre questionneur pourrait trouver dans le Bouddhisme bon nombre d’explications des plus valables. Il apprendrait que le karma est soit allégé ou soit augmenté principalement par nos pensées et nos raisons d’agir – les actions ne sont que des facteurs secondaires. Ce sont précisément les pensées qui créent le karma. S’il en était autrement, l’homme, dans son état actuel, ne pourrait jamais briser le cercle magique du karma. Pour un grand Yogi, aucun magnétisme animal n’est à craindre, rien ne peut le souiller, car tout est consumé par son feu intérieur. Mais nous, humbles habitants de la Terre, nous nous souillons incommensurablement plus par des pensées négatives qu’en avalant un morceau de viande ou en utilisant des sécrétions animales à des fins thérapeutiques.
Apparemment, votre questionneur a oublié les paroles du Christ : « Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche de l’homme qui le souille, mais ce qui en sort. Voilà ce qui souille l’homme. » (Matthieu, 15 : 11).
Souvenons-nous aussi qu’une viande bien fumée contient beaucoup moins de magnétisme animal que l’aura des animaux domestiques que nous gardons dans nos appartements. La véritable réalisation ne consiste pas à se protéger artificiellement contre les influences nocives contrariantes, mais à s’élever au-dessus de tous les obstacles par la puissance de l’esprit. Et ce n’est que lorsque l’homme a atteint ce stade qu’il peut se retirer dans des conditions plus favorables, non pas dans le but de dépenser cette haute énergie afin de se protéger, mais au contraire, pour l’utiliser sans compter au service de l’humanité.
Observons donc très soigneusement les conditions dans lesquelles nous vivons et, sans fausse sentimentalité, mettons en œuvre l’esprit de l’Ancien et du Nouveau Testament ; en maintenant l’équilibre, nous serons capables d’appliquer les sages conseils dans toute leur conformité au but.
Malheureusement, je ne puis confier au courrier l’information qui contredit celle que vous avez reçue. Nous devons être très prudents lorsque nous traitons de ces questions. Il se fait un énorme travail, et une grande réévaluation des valeurs se produit. Le travail intellectuel commence à prendre une importance majeure et à passer devant un grand nombre d’autres choses. Et nous vivrons assez longtemps pour voir la lumineuse régénération. Ne condamnons donc pas trop sévèrement les centaines de milliers d’êtres qui, à leur façon, construisent le grand pays.
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Mon cœur se réjouit chaque fois que quelqu’un comprend les Fondations de l’Enseignement. En vérité, seule une dévotion accompagnée d’efforts constants nous conduit vers la Demeure.
Mais c’est véritablement la qualité la plus rare, et il n’est pas étonnant qu’elle soit considérée comme le signe des plus précieuses accumulations.
« Celui qui a honte de la dévotion et qui renonce à la Hiérarchie de peur de perdre son individualité est bien pauvre et son Calice est vide. » Et aussi : « Pour celui qui souhaite une vie facile, il serait préférable de ne pas vivre. Celui qui demande avec insistance une récompense pour ses mérites ne devrait pas penser aux Mondes Supérieurs. Celui qui juge de la richesse par les biens matériels est un indigent dans le Monde Supérieur. » Ces vérités simples ne sont pas toutes acceptées par les cœurs faibles et les cerveaux desséchés. Mais une conscience élargie et un cœur ardent se réjouissent de chaque obstacle parce qu’ils considèrent qu’ainsi se trempe la lame de l’esprit. Ce n’est pas une vie facile, c’est une vie tendue et remplie de difficultés qui conduit aux réalisations. C’est pourquoi il est si important d’apprendre à aimer les obstacles et de ressentir une joie particulière et sage dans le service du Bien Commun.
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Je crois que vous suivrez avec fermeté la voie que vous avez choisie. Je me réjouis donc de votre jeunesse et de vos qualités. Vous pourrez faire beaucoup pour votre mère patrie. Vous ne devriez jamais oublier que toute chose s’accomplit par des Voies Insondables. Observez avec vigilance les événements qui passent. Les nuages s’amoncellent, mais quelque part des lueurs annoncent l’aube.
Lettre #14 (1937) [ + ] [ - ] Chaque affirmation de l’unité est une grande action, et il est difficile d’évaluer ses effets selon des critères terrestres. C’est pourquoi, du fond du cœur, nous exprimons notre gratitude à tous ceux qui sont sur la même longueur d’onde spirituelle que nous et qui ont apporté leurs meilleurs sentiments pour le jour dédié à la Fête de l’Unité. Que chacun reçoive lumière et joie, que l’abnégation dans l’unité embellisse la vie de tous les véritables serviteurs du Bien. Nous sommes heureux que votre groupe soit aussi remuant et actif. Le plus important est d’agiter les eaux. C’est alors seulement que se présentent les occasions. Il faut toutefois garder à l’esprit que nous attendons souvent des effets tout à fait précis de nos actions, et que nous sommes déçus lorsque nous ne voyons pas des résultats immédiats et conformes à nos prévisions. C’est ainsi que nous risquons de ne pas remarquer que nos actions ont produit ou semé de nouvelles possibilités dans une autre direction non moins importante. Restons donc vigilants et apprenons à saisir les occasions que provoquent nos activités, nos rencontres avec les gens, etc. La vie est action, la stagnation est dissolution. Bénis soient donc ceux qui s’efforcent d’être actifs.
Et maintenant, j’en viens à vos questions. Vous voulez en savoir plus sur l’énergie psychique.
Vous savez que l’énergie psychique est appelée énergie PRIMORDIALE, et qu’elle contient, par conséquent, toutes les autres énergies, qui n’en sont que la différentiation.
Ainsi, « Parafohat » est l’énergie psychique fondamentale, ou primordiale, dans son aspect le plus élevé, et « Fohat » est son aspect suivant dans l’Univers manifesté. La même énergie psychique manifestée comme force vitale est diffusée partout sous la forme de « PRANA ». Le moment est venu d’exprimer dans son unité la signification de l’Énergie Primordiale.
Voici une citation de l’Enseignement :
« […] Sans aucun doute, on vous a maintes fois demandé comment accroître l’énergie psychique et prendre conscience de son utilité. Il a été assez dit que le cœur aspirant à une meilleure qualité de vie sera le canal de l’énergie psychique. Aucune accélération conventionnelle forcée pour exposer l’action du cœur ne sera utile. Le cœur est un organe tout à fait indépendant ; il peut être libre de se tourner vers le bien, et il se hâtera alors de s’emplir d’énergie. De la même façon, ce n’est que dans les communions amicales que l’on peut cueillir les fruits de l’énergie unifiée. Pour cela, cependant, il est indispensable de comprendre ce qu’est un accord harmonieux. » (Fraternité, no 290).
L’énergie psychique est le Saint-Esprit. L’énergie psychique est l’amour et l’effort. L’énergie psychique est la synthèse de toutes les radiations des nerfs. L’énergie psychique est le grand Aum. C’est pourquoi l’application d’un effort soutenu et invincible vers la perfection, vers la Lumière dans toutes ses manifestations, constituera précisément le développement de cette énergie qui donne la vie. Souvenez-vous de la section 55 du livre Communauté : « L’effort est le navire de l’Arhat. […] L’effort est la clé de toutes les cavernes. […] L’effort est la multitude des étoiles. » J’aime tellement ce paragraphe ! On peut dire que là où l’effort est inexistant, il n’y a pas non plus d’énergie psychique élevée.
C’est juste, on ne peut assimiler l’énergie psychique que si les centres nerveux sont prêts à la recevoir. Mais personne ne peut la transmettre de force. Il est possible de transmettre une certaine partie de sa propre réserve à une autre personne, mais uniquement si l’autre personne est capable de l’assimiler. Cela explique beaucoup de guérisons miraculeuses. L’énergie psychique reçoit aussi de la puissance de l’espace, mais uniquement si elle a acquis la qualité d’un aimant. Tous les phénomènes, comme la télépathie, la transmission de pensée à distance, l’hypnotisme, la guérison, la clairvoyance, la clairaudience, la psychométrie, etc. sont liés aux manifestations des diverses qualités de l’énergie psychique. Il faut aussi se souvenir qu’il existe une infinie diversité de qualités de l’énergie psychique.
La « Kundalini » est la même force vitale, ou énergie psychique, qui agit à travers le centre situé à la base de la colonne vertébrale. Mais elle se manifeste par le cœur chez les esprits hautement évolués. Dans les siècles passés, l’attention a été dirigée surtout vers le centre de la « Kundalini » lorsqu’on visait à obtenir des résultats visibles de l’action de l’énergie psychique. Mais dans l’ère qui vient, les mondes se rapprochant les uns des autres, le centre du cœur sera particulièrement intensifié. L’action à travers le centre de la « Kundalini » est surtout visible et réelle sur Terre, alors que pour atteindre les mondes supérieurs et pour y séjourner, il est essentiel d’affiner l’énergie du cœur. C’est la raison pour laquelle l’Enseignement parle tellement du cœur, ce « soleil des soleils ».
L’énergie psychique montre une infinie variété de qualités et de manifestations. Elle est double dans son aspect, comme toute autre chose dans l’Univers manifesté, c’est-à-dire qu’elle peut être appliquée pour le bien ou pour le mal. Tout comme ses qualités les plus diverses ont été manifestées au temps de l’Atlantide, on peut s’attendre à voir ses manifestations les plus variées à l’époque qui vient. Espérons que les manifestations supérieures – ou qualités – de l’énergie psychique seront prédominantes suite à l’éveil d’une plus grande spiritualité dans l’humanité, sous l’influence des nouveaux rayons de l’espace qui parviennent maintenant jusqu’à notre planète. Tout dépend du développement spirituel de l’homme, de la qualité de son cœur.
Maintenant, venons-en à votre question suivante : « Comment comprendre les mots de l’Évangile de saint Jean, "Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés ; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus." (Jean 20 : 23) » Il est évident que ces paroles n’ont pas été transmises avec exactitude. Il n’est en effet pas possible de s’attendre à ce que les Évangiles – dont les originaux furent couchés par écrit environ cent ans après le départ du Christ et après être passés par la censure de plusieurs mains zélées – aient préservé exactement la pensée du Christ. Néanmoins, voici mon interprétation. Si nous pardonnons, nous n’alourdissons pas le karma de celui qui a péché en agissant de la sorte. Mais si nous restons implacables et mal intentionnés, nous compliquons le karma de cette personne et en même temps nous n’améliorons pas le nôtre, bien au contraire.
Souvenons-nous de ce qui est dit dans le livre Fraternité :
« La notion de pardon suscite bien des malentendus. Celui qui a pardonné suppose accomplir un acte extraordinaire, alors qu’il s’est seulement évité des complications karmiques. La personne pardonnée pense que tout est terminé mais, bien entendu, son karma demeure. C’est vrai, celui qui pardonne n’interfère pas dans le karma de l’autre et, de ce fait, ne l’a pas alourdi, cependant la loi même du karma reste en vigueur pour les deux personnes. Les Seigneurs du karma peuvent l’infléchir dans la mesure où le feu de la purification brille avec assez d’éclat, mais ce feu est difficile à allumer.
« De grands sacrifices ont été encouragés pour éveiller ce feu. Nous devons révérer la mémoire de ces actes d’une haute abnégation. Leur beauté vit encore, intacte, dans ces appels. Ni le temps, ni la confusion humaine ne sauraient étouffer les appels au sacrifice de soi. Les Enseignements de la Fraternité parlent des mêmes choses. Il est beau que, même aujourd’hui, le concept qui a traversé les âges ne soit pas oublié.
« Ne rejetons pas ces faibles lueurs de compréhension du sentier supraterrestre. » (Fraternité, no 445).
Retournons aux paroles de l’Évangile de saint Jean qu’on cite généralement en parallèle avec celles de saint Matthieu (18 : 18) : « Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. » C’est en effet sur ces passages que l’Église, se réclamant de la succession des Apôtres, appuie son pouvoir de pardonner ou de punir, incluant celui d’excommunier. J’ai déjà écrit à ce sujet et j’aimerais donc citer pour vous cet extrait :
« Pour comprendre correctement les paroles du Christ [paroles mentionnées plus haut], il faudrait lire avec soin les versets précédents du même chapitre (Matthieu 18 : 15). En effet, le verset 18 est en quelque sorte un résumé de la parabole qui précède et qui explique parfaitement l’action de la loi du karma1. En vérité, si nous ne résolvons pas nos disputes avec nos proches, ici sur Terre, elles ne se résoudront pas non plus dans le Monde Subtil, car nous récoltons dans le Monde Subtil ce que nous semons ici-bas. C’est la raison pour laquelle nous devrions nous efforcer de neutraliser notre karma le mieux possible ou, en d’autres termes, de mettre en ordre nos rapports avec autrui pendant que nous vivons sur Terre. Pourquoi le mot "vous" du verset dix-huit devrait-il s’appliquer aux seuls Apôtres et non aux gens en général ? Il n’est certainement pas difficile de comprendre pourquoi ces paroles ont été interprétées comme étant le droit attribué par le Christ aux Apôtres de "lier et de délier" ou, en d’autres termes, de punir ou de pardonner. […]
« En effet, à strictement parler, même le plus Grand Esprit est incapable de pardonner les péchés commis, car cela serait en contradiction avec la loi du karma. Il pourrait adoucir le karma jusqu’à un certain point, mais c’est tout. Si l’homme est le seul créateur et enregistreur de tous ses mobiles, ses pensées et ses actes, qui donc peut changer quoi que ce soit dans son être et dans sa destinée sans sa propre volonté ? Le Grand Esprit ne peut rien de plus que nous aider dans nos efforts pour réformer notre être intérieur. Oui, la coopération est nécessaire en tout. »
En terminant cette lettre, j’aimerais vous demander de rappeler de temps à autres à tous ceux qui se sont approchés de l’Enseignement que les épreuves, comme vous le savez, sont inévitables. En vérité, les disciples doivent trouver la force d’esprit pour vaincre les ennemis qui, bien entendu, demeurent d’abord en nous-mêmes sous la forme de toutes sortes de passions et d’habitudes qui ne sont pas encore dépassées. Souvent, sous la pression de circonstances et de conditions extérieures, elles remontent dans nos cœurs et empoisonnent notre conscience. Indiquez à vos amis les sections suivantes du livre Fraternité :
« Dans les communautés d’autrefois, on saluait tous ceux qui passaient par une épreuve. On les entourait de sollicitude, car on savait qu’il était inadmissible d’interrompre brutalement le déroulement de leur expérience. On considérait chaque épreuve comme le seuil d’une nouvelle étape. Nul ne pouvait modifier le cours des effets, mais les encouragements fraternels leur permettaient de ne pas ralentir le pas, même devant les images les plus effrayantes. Naturellement, le chaos, dans sa terrible laideur, tente par tous les moyens de bloquer le sentier de ceux qui sont à l’épreuve. Ces images peuvent être épouvantables, mais la plus horrible d’entre elles annonce la fin de l’épreuve. » (Fraternité, no 483).
« L’habitude est une seconde nature – ce sage proverbe exprime l’emprise des habitudes sur l’homme. Plus précisément, elles l’immobilisent et lui ôtent toute réceptivité. On peut supprimer des habitudes, mais il n’est pas facile de les éradiquer. On rencontre partout des gens qui se vantent d’avoir surmonté leurs habitudes. Mais observez la routine quotidienne de ces vainqueurs, et vous verrez qu’en fait, ils sont encore esclaves de leurs habitudes. Ils y sont tellement accoutumés qu’ils ne perçoivent plus leur joug. Tragique aveuglement : l’homme est persuadé d’être libre alors qu’il s’enferre dans les chaînes de l’habitude. Il est très difficile de soigner celui qui nie sa maladie. Chacun peut nommer des incurables parmi ses connaissances. Pour assimiler le concept de Fraternité, la maîtrise des habitudes existantes est indispensable. Par habitudes, nous entendons non le service du bien, mais les habitudes mesquines de l’égoïsme.
« Nous avons coutume de tester ceux qui approchent la Fraternité sur leur libération des habitudes. Ces tests doivent être inattendus et, de préférence, porter d’abord sur les petites habitudes. Les gens les défendent parfois plus fortement que quoi que ce soit d’autre. Ils les considèrent comme des traits naturels, comme des grains de beauté. Mais les nouveaux-nés n’ont pas d’habitudes. L’atavisme, la famille et l’école stimulent la croissance des habitudes. Quoi qu’il en soit, toute routine est ennemie de l’évolution. » (Fraternité, no 529).
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1 N.D.É. Voici la parabole mentionnée :
« Si ton frère vient à pécher, va le trouver et reprends-le, seul à seul. S’il t’écoute, tu auras gagné ton frère. S’il n’écoute pas, prends encore avec toi un ou deux autres, pour que toute affaire soit décidée sur la parole de deux ou trois témoins. Que s’il refuse de les écouter, dis-le à la communauté. Et s’il refuse d’écouter même la communauté, qu’il soit pour toi comme le païen et le publicain. » (Matthieu 18 : 15?17).
Lettre #15 (1936) [ + ] [ - ] Vos réflexions sur le karma sont tout à fait justes. Si les gens réfléchissaient moins à leur karma et davantage à la pureté et au perfectionnement de leurs sentiments et de leurs pensées, ils feraient des progrès considérables. La peur même de se créer un nouveau karma est en elle-même nuisible, car elle paralyse notre énergie dont l’accumulation est notre outil pour surmonter précisément ce karma. On peut observer un bon nombre de monstrueuses déformations en ce qui concerne la compréhension du karma. En Orient, on voit des fanatiques qui, par crainte de compliquer leur karma personnel en se mêlant de la destinée de leur prochain, refusent de l’aider et restent impassibles pendant que quelqu’un se noie ou meurt dans un incendie. Ils ne se rendent pas compte que c’est précisément leur refus d’apporter de l’aide à autrui qui alourdit considérablement leur karma. Qui peut dire quand et où nous remboursons une ancienne dette ? Seul un Arhat sait quand et dans quelles circonstances il ne doit pas intervenir. Quant à nous, nous devrions tendre une main secourable chaque fois que notre cœur nous y pousse. Mais bien sûr, il faut être raisonnable en toutes choses. Il ne faut donc pas craindre de se créer un nouveau karma. Nous devrions toutefois nous préoccuper de la qualité de notre karma. Un karma insignifiant produira des possibilités insignifiantes, tandis qu’un karma de grande responsabilité – même s’il est très lourd – suscitera de grandes réalisations pour l’avenir. C’est pourquoi les humains ne devraient pas fuir les tâches et les responsabilités, mais devraient plutôt s’attacher à perfectionner leurs motivations et leurs qualités.
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Un cycle est déjà terminé. Tendons nos forces vers l’avenir. Une nouvelle et glorieuse page d’histoire est en train de s’écrire. Je vous prie de comprendre avec votre cœur que la conscience de la nation est en train de s’éveiller. Elle est orientée vers le travail en commun, vers la participation à une œuvre constructrice, vers un nouvel amour pour la mère patrie et vers une soif affinée de connaissances. Nous percevons un grand nombre de signes remarquables. Observez ces jalons. En vérité, cela laisse attendre un « Palais d’une Beauté sans égale », et les signes de prospérité se voient constamment au-dessus du pays. C’est ainsi qu’au milieu du chaos de la destruction, ce qui est prédestiné se voit sauvegardé et bien des choses prennent déjà la bonne direction. Les événements se précipitent. Soyez courageux et, dans l’amour et la confiance, tournez votre cœur vers le Grand Instructeur. Les Forces de Lumière orienteront toutes choses vers le Bien. Les Voies sont Insondables.
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Vous avez indiqué, avec une grande perspicacité, que l’amélioration des conditions de vie du peuple ne dépend pas seulement des changements dans les normes du gouvernement, mais des changements – et j’appellerais ces changements des perfectionnements – dans la pensée des gens. Un grand nombre des idées anciennes ne conviennent plus à la nouvelle conscience nationale, et sont inaptes à figurer dans le dictionnaire de l’avenir. Le Monde Nouveau exige de nouveaux concepts, de nouvelles formes et de nouvelles définitions. Tous les événements montrent clairement la direction de l’évolution. L’ère du travail en commun, de la collaboration, de la solidarité collective de tous les travailleurs, sans distinction de classe, est en train de se créer. Et le problème majeur auquel l’humanité doit faire face est précisément la synthèse du spirituel avec le matériel, de l’individuel avec l’universel, de l’intérêt privé avec l’intérêt public. Ce n’est que lorsqu’on comprendra que les expériences limitées, matérielles et terrestres ne touchent qu’un aspect limité de l’homme que s’engagera la prochaine étape – l’effort pour unifier le monde matériel avec le Monde Subtil. Et les nouveaux progrès scientifiques, les nouvelles explorations et les découvertes des lois de l’énergie psychique exigeront de l’humanité, non pas qu’elle renonce aux « cieux », mais qu’elle s’ouvre à eux et les comprenne d’une façon nouvelle.
En effet, la découverte des lois de l’énergie psychique aidera à établir une nouvelle orientation de la vie. L’unité des mondes deviendra alors évidente. En vérité, le monde de l’avenir, le Monde Supérieur, arrivera sous la forme de rayons, dans un laboratoire. Plus précisément, c’est dans ces laboratoires qu’on démontrera les avantages de l’énergie supérieure, et ceci permettra de confirmer non seulement la supériorité des radiations humaines sur tous les autres rayons déjà connus, mais aussi la différence de qualité de ces radiations. C’est ainsi que l’importance de la spiritualité se verra parfaitement démontrée. La technique sera subordonnée à l’esprit et aboutira à la perception des lois supérieures et donc à l’atteinte d’objectifs plus élevés, qui entraîneront la transformation de la nature matérielle dans sa totalité. Cette transformation de la nature et de l’esprit des gens provoquera à son tour la création de meilleures formes de la structure de la vie. C’est alors seulement que l’effort tout récent pour rejoindre le Principe Hiérarchique sera correctement compris, effort qui se traduit actuellement par la recherche du pouvoir. Cependant, le « pouvoir » de celui qui a été élu par les masses et qui est leur serviteur manque généralement totalement de synthèse, parce que les masses n’acceptent pas la synthèse. Par conséquent, le désir du pouvoir est une caricature du véritable leadership. Le chef, celui qui guide, doit être le porteur de la synthèse spirituelle.
Je cite votre expression magnifique à l’effet que « non seulement l’obéissance, mais aussi le pouvoir et le leadership devraient être considérés comme un service, et ce n’est qu’à ce titre qu’ils trouvent leur justification ». En vérité, tout pouvoir devrait être avant tout un service. Le pouvoir est sacrifice. Et quand les chefs de l’avenir seront remplis de l’esprit du vrai service, alors une nouvelle étape de la structure évolutive de la vie sera proche. Les chefs dirigeront alors en parfait accord avec l’Aimant Cosmique, qui est le lien et la communion avec le Monde Supérieur dans l’ordre de l’Être.
Ainsi, vous pouvez très bien souligner que le caractère de l’ordre futur de la vie sera basé sur la compréhension par les gens du Grand Service pour le Bien Commun. Ce ne sera plus le « moi », mais le « nous » – voilà la clé des réalisations futures !
Voici encore quelques remarques. Il existe généralement deux sortes d’élus – des élus de deux mondes. L’Élu du Monde Supérieur cherche à confirmer, alors que l’élu des masses cherche à nier, car ce que la masse génère manque d’efficacité. Si vous essayez de rassembler les espoirs et les efforts des masses, vous n’obtiendrez qu’un monceau de haillons hétéroclites. Les masses sont encore incapables de coordonner leurs désirs. Relisez à ce sujet les sections 445, 446 et 447 du volume 3 du livre Monde de Feu1.
Le Principe Directeur de l’Univers est l’Harmonie et l’Amour – Dieu est Amour. Par conséquent, si nous désirons mettre en pratique le plus ancien axiome – « Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas » – nous devrions justement nous mettre d’accord à propos de ce principe d’Amour et nous y soumettre, en le considérant comme notre seule Règle absolue. Pourtant, si nous essayons quand même d’appliquer des concepts humains à la structure de l’Univers, le résultat se rapprochera plus de « l’Éidocratie » – dans le sens que Platon lui donne, soit dans le sens « d’exemple » ou « de prototype » idéal et moral –, c’est-à-dire plus de la démocratie idéale que d’une monarchie limitée. Bien sûr, étant donné qu’aucun organisme, aucune structure ne peut exister sans le principe Hiérarchique, l’Éidocratie céleste doit aussi avoir sa propre Hiérarchie, mais cette Hiérarchie se perd dans l’Infini.
La science ésotérique précise que le monde est gouverné par une Intelligence Cosmique, qui est un regroupement des Intelligences des Hiérarchies les plus élevées. Le qualificatif « personnel » ne convient absolument pas à ce principe, ni d’ailleurs le concept de pouvoir.
Dans la Hiérarchie Céleste, personne n’est nommé, tout doit être mérité. En effet, dans le Cosmos il existe une subordination immuable de l’inférieur au Supérieur. C’est en cela que réside la base de l’évolution. Relisez attentivement le livre Infinité.
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Il n’est pas du tout nécessaire de voir l’aura des gens. Cela devrait se faire au moyen de la photographie. En effet, il est vraiment très difficile sur le plan terrestre de voir à volonté l’aura des gens, car toute chose exige ses conditions particulières. Il est impossible de transférer toutes les conditions du Monde Subtil sur le plan terrestre. Il serait insupportable de se mettre à voir tout à coup les auras de tout ce qui nous entoure !
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« Certaines personnes rêvent que les dirigeants de l’avenir seront capables de lire les pensées des gens avec lesquels ils seront en contact et que, par clairaudience, ils entendront les opinions non seulement de ceux qui seront proches d’eux, mais aussi de ceux qui seront très éloignés. […] Une connaissance parfaite des lois universelles doit être la qualité de chaque chef de l’avenir […] »
Il est possible que lorsque notre planète entrera dans la Septième Ronde et dans la Septième Race, nous ayons des dirigeants de cette trempe, mais dans l’avenir immédiat, nous devrons nous satisfaire d’exigences plus modestes. Même le Bouddha – selon les Suttas Pâlis – n’a jamais prétendu posséder l’omniscience que ses disciples et ses fidèles lui attribuaient : « Ceux qui t’ont dit […] que l’Instructeur Gautama connaît tout, voit tout, déclare posséder des qualités illimitées de clairvoyance et de connaissance, et proclame "En mouvement ou immobile, éveillé ou endormi, toujours et en tout lieu l’omniscience m’habite", ces personnes ne répètent pas ce que j’ai dit et m’accusent faussement, contre toute vérité. »2
Même un Arhat accompli, s’il se trouve dans un environnement terrestre, ne peut faire usage de toutes ses réalisations spirituelles que dans une situation particulière. Cela explique pourquoi les Grands Instructeurs doivent vivre retirés.
Soyons donc modestes dans nos attentes à l’égard des chefs, des dirigeants et des juges de l’avenir. Ce sera déjà très bien s’ils possèdent une connaissance directe bien développée qui les aidera à évaluer correctement l’essence véritable de chaque travail et de chaque événement, et s’ils se laissent toujours guider par la voix du cœur en harmonie avec l’intellect. Nous affirmons que la perle de puissance du chef de l’avenir se trouvera dans sa communion avec la Hiérarchie au moyen de l’énergie psychique. L’énergie psychique est donc la clé de tous les succès et de la solution à tous les problèmes, car la sphère psychique touche tous les plans de l’Être.
Toutefois, on pourrait formuler à leur intention quelques conseils concrets. En effet, on pourrait souligner que la justice indique un degré élevé de noblesse dans la façon de gouverner. Il serait bon que les juges passent des tests concernant leur perception du cœur humain. On pourrait aussi indiquer la nécessité d’adapter les lois et d’accélérer les procédures des Cours de justice. Rien n’est plus affreux que des lois désuètes car, dans le Cosmos, chaque loi est essentiellement conformité au but. Il existe autant de lois que de niveaux de conscience.
Il faudrait brièvement attirer l’attention sur les possibilités qui s’ouvriront à l’humanité lorsque les lois de l’énergie psychique seront découvertes, et aussi sur le fait que la découverte des conditions de l’aide procurée par l’énergie psychique renouvellera grandement toute la vie, en facilitant la construction de la vie et en procurant des solutions aux problèmes les plus compliqués.
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1 N.D.É. Voici le texte des sections mentionnées :
« Tout se construit d’abord dans le Monde de Feu, puis se condense dans le corps subtil. Tout ce qui est créé sur Terre n’est que le reflet du Monde de Feu. Gardez fermement à l’esprit cet ordre de création. Les hommes doivent savoir qu’une grande partie de ce qui a été créé dans le Monde de Feu ne s’est pas encore condensé dans les limites terrestres. L’ignorant juge selon l’apparence terrestre, mais le sage sourit, car il connaît la réalité. Cet ordre dans la création est simple, mais difficilement intelligible aux ignorants. Ils savent pourtant que l’on fabrique les statues en déversant une masse de métal fondu dans une forme fragile. » (Monde de Feu, volume 3, no 445).
« Une grande partie de ce qui n’a pas encore atteint la solidité terrestre est déjà achevé dans le Monde de Feu. Les voyants discernent donc ce qui doit être, même si cela est encore invisible à l’œil de la vision limitée. Pour la même raison, beaucoup de sombres scories se forment autour des manifestations significatives. Les hommes comprennent parfois qu’un bien particulier est, si l’on peut dire, frappé d’un mal particulier. La coulée des métaux évoque la transfusion des décisions ardentes dans des formes terrestres. » (Monde de Feu, volume 3, no 446).
« Le Monde de Feu est attiré en spirale par les événements qui ont lieu sur Terre. Peu d’entre vous saisissent pourquoi existent certains intervalles inéluctables entre les décisions ardentes et leur incarnation terrestre. Le facteur principal est l’ardeur de la structure primordiale. » (Monde de Feu, volume 3, no 447).
2 N.D.É. Livre Les fondations du Bouddhisme, Éléna Roerich.
Lettre #15 (1937) [ + ] [ - ] J’ai été heureuse d’apprendre que vous avez l’intention de porter votre attention sur l’énergie psychique et sur le pouvoir de la pensée. Il s’agit présentement de la question la plus importante. Il est nécessaire d’éveiller la conscience de l’homme à une évaluation correcte de l’importance de la pensée. L’évolution future sera basée sur la collaboration et l’importance de la pensée. Tâchez donc de rassembler autant de documentation que vous pourrez sur des réalisations pratiques dans le domaine de la transmission de pensée.
Quels tests remarquables on vous envoie concernant la façon de juger les gens ! Mais je suis certaine que vous passerez ces tests avec succès.
Acquérons donc la sagesse en comparant les diverses personnalités. Souvenons-nous lesquelles ont déjà été démasquées en peu de temps. Mettons en pratique la conformité au but. Il est dit dans l’Enseignement qu’un homme qui ne comprend pas ce qu’est la conformité au but ne saurait être considéré comme tourné vers la spiritualité. La comesure est la Voie d’Or.
Se référant au Seigneur Bouddha, Vivekananda a dit que le cœur des Grands Esprits est aussi tendre que du beurre, mais qu’Ils savent comment le discipliner. En d’autres termes, Ils savent ce qu’est la comesure. Ils sont guidés par la comesure. La comesure possède une frontière commune avec la conformité au but, laquelle règne dans le Cosmos tout entier.
J’ai parcouru la lettre que vous avez incluse et je souhaite aider son auteur à clarifier ses idées sur la complexité de l’être humain. Mais je dois d’abord souligner que les Bouddhistes ne déclarent pas que l’homme est le « Cela » ou Dieu, parfait et éternel. Cette déclaration appartient aux partisans du Védantisme. De plus, nous ne devrions pas penser que la présence en nous du Principe Divin – ou notre adhésion à celui-ci – enlève tout son sens à l’évolution. Au contraire, c’est seulement la présence de ce Principe éternel en nous qui rend l’évolution possible, parce que tout l’Univers, tout l’Être, existe uniquement à cause de ce Principe dispensateur de vie. En vérité, la perfection et l’éternité du Principe Divin dans sa potentialité sont la garantie que l’homme qui le porte peut se perfectionner éternellement. Tout en reconnaissant que l’Élément Divin est immuable et parfait, les Védantistes acceptent aussi toute la complexité de l`être humain comme étant une réflexion de l’Univers – ce complexe des complexes. Le Macrocosme est continuellement en processus de développement ou en devenir. De même l’homme – le microcosme – fait sans arrêt des découvertes et accumule de nouvelles possibilités, à cause justement de la présence en lui de la parfaite et éternelle Potentialité Divine.
Les Bouddhistes nient l’existence d’une âme immuable en l’homme et dans l’Existence tout entière, parce qu’ils voient en l’homme et dans tout l’Univers manifesté l’impermanent et le transitoire ou, pour utiliser une terminologie moderne, une évolution dans tout ce qui existe. Cependant, aucun Bouddhiste érudit, dont les concepts ontologiques sont les plus rapprochés de la pensée contemporaine basée sur l’énergie, ne nierait l’existence en l’homme d’une Énergie Divine fondamentalement éternelle et immuable. Il est donc sans importance que nous appelions cette énergie Dieu, Esprit, Témoin Éternel, ou même Feu Divin, sa signification transcendantale ne changerait pas.
Il serait utile ici de se rappeler ce qui est dit dans la section 275 du livre Agni Yoga :
« Le Védantisme affirme avec justesse que l’esprit demeure inviolé. L’ardente semence de l’esprit garde sa nature originelle, car l’essence des éléments est immuable. Mais l’émanation de cette semence se modifie en fonction du développement de la conscience. On peut ainsi comprendre que la semence de l’esprit est un fragment du feu élémentaire. Et l’énergie accumulée autour d’elle est conscience. Ceci signifie que le Védantisme s’intéresse à la semence, et que le Bouddhisme parle du perfectionnement des corps. Ainsi le mobile et l’immobile sont en complète corrélation.
« Il est tout à fait compréhensible que le Bouddha, qui orientait l’humanité vers l’évolution, ait montré la nature de la mobilité, alors que le Védantisme en exposait les fondements. Vous pouvez ajouter un quelconque ingrédient chimique à une flamme, et par là changer sa couleur et sa grandeur, mais la nature primordiale du feu restera inchangée. Je ne vois aucune contradiction fondamentale entre le Védantisme et le Bouddhisme. »
Ainsi, les Védantistes aiment comparer l’évolution d’un être humain à un collier dont chaque perle est une des manifestations physiques enfilées sur le fil de l’Esprit. Mais du point de vue des Bouddhistes, il est plus correct d’imaginer cette évolution comme un mélange compliqué, dans lequel un nouvel ingrédient s’ajoute à chaque nouvelle manifestation sur le plan terrestre, ce qui, bien entendu, change tout le mélange.
Quelqu’un proteste contre la division de l’homme en esprit et en matière. Certainement, dans leur état ultime, l’esprit et la matière sont une seule et même chose (la matière est de l’esprit cristallisé), mais sur le plan de la manifestation ou de la différenciation, tout change, et plus on se rapproche des sphères denses, plus cette différenciation, ou division, devient nette. Donc, si dans le Monde de Feu la différenciation entre l’esprit et la matière est pratiquement insaisissable parce que la matière y prend l’apparence de la lumière, sur notre plan terrestre elle acquiert, hélas, une grossièreté monstrueuse. C’est pourquoi, si l’on tient compte de la complexité de l’organisme humain, il devient nécessaire dans bien des cas d’avoir recours à une distinction entre esprit et matière pour se faire comprendre.
Pendant la durée de sa vie terrestre, un être humain développé mentalement vit et agit sur deux et même trois plans ; chaque plan possède son enveloppe propre ; c’est pourquoi il est naturel que l’enveloppe avec laquelle un homme agit sur un plan supérieur reçoive les impressions correspondantes. Mais ces vibrations sont tellement subtiles qu’elles ne peuvent que rarement s’imprimer sur le cerveau physique grossier, car celui-ci ne pourrait pas supporter la tension. Comme notre terminologie est très pauvre pour exprimer ces idées, on a l’habitude de dire en parlant d’un homme qu’il est « esprit » quand il se manifeste dans ses enveloppes les plus subtiles, tandis que son enveloppe physique est appelée « matière ».
En outre, ne connaissons-nous pas le Calice des accumulations, qui ne se manifeste que partiellement dans chaque incarnation ? Et ces accumulations du Calice ne seraient-elles pas effectivement la connaissance, la précipitation d’énergies autour de la semence ardente de l’esprit ? Il n’y a donc pas de contradiction, que nous définissions l’homme comme un être spirituel imparfait, ou qu’en analysant certains aspects du complexe humain nous ayons recours à la distinction entre manifestation supérieure et manifestation inférieure de ce complexe.
Nous savons que l’esprit sans la matière n’a pas d’existence. Partout où il y a existence, il y a de la matière, même si elle est complètement invisible pour nous. Et l’homme est simplement un complexe aux nuances infinies dans la différenciation d’un Unique Élément – l’ESPRIT-MATIÈRE.
On devrait toujours garder en mémoire les deux axiomes fondamentaux de la Connaissance Secrète :
1. Dieu, l’Élément Divin, est indissociable et inséparable de l’Univers.
2. L’unité de l’Élément de base – l’Esprit-Matière.
Toutes les incompréhensions et toutes les déceptions proviennent du fait qu’on ne comprend pas et qu’on n’accepte pas ces deux axiomes fondamentaux.
Avec une compréhension nouvelle de la matière par les hommes de science et avec l’intérêt qu’on porte au pouvoir de la pensée, l’Enseignement du Bouddha occupera la place qui lui revient dans l’ère qui vient. En fait, le Bouddhisme ne fait pas de différence entre le monde physique et le monde psychique. La réalité attribuée aux actions de la pensée est du même ordre que la réalité attribuée aux objets que nous percevons avec nos sens.
Soyez vigilant comme un soldat de garde, et n’oubliez pas que les tests sont inévitables.
Lettre #17 [ + ] [ - ] J’ai été très heureuse de voir votre compréhension subtile de la légende concernant le « Trésor du Monde ». Bien sûr, chaque signe a plusieurs significations. Ce « Trésor » est un fragment de la pierre principale gardée à la Citadelle de Lumière. L’envoi de ce présent signifie, depuis des temps immémoriaux, l’approche d’une ère prédestinée d’unification et de puissance pour le pays où il apparaît. Tous les grands unificateurs et fondateurs de nations l’ont possédé. En Orient, il existe beaucoup de légendes sur ce présent venu d’Orion, et les peuples d’Asie le recherchent partout. Ossendowski, l’auteur du livre Bêtes, hommes et dieux, a entendu parler de ces légendes, dont il existe plusieurs versions plus ou moins justes. Ainsi, le cheval blanc, « Erdeni Mori », dont on mentionne souvent le nom au Tibet et en Mongolie et qui transporte sur son dos « Chintamani » – « Le Trésor du Monde » – est aussi en relation avec ce sujet. La légende rapportée dans le livre Au carrefour de l’Orient1 est véridique. Selon cette légende, ce Trésor apporte avec lui une Alliance qui doit s’accomplir. Le coffret mentionné dans cette légende date du XIIIe siècle. On raconte qu’il fut confectionné avec une pièce de cuir que Salomon lui-même aurait possédée. Un grand nombre de symboles alchimiques sont inscrits sur le cuir. Le fameux rabbin Moïse de Léon, qui a compilé le Zohar, se trouvait en Espagne au temps de la persécution des Juifs. Une aristocrate de la noblesse féodale allemande lui offrit, ainsi qu’à d’autres Juifs persécutés, un refuge sur ses domaines. En témoignage de gratitude, Moïse de Léon lui a remis le talisman et la précieuse pièce de cuir. La dame ordonna de faire préparer un coffret de ce cuir, pour y conserver le talisman. La légende dit que lorsque la nouvelle puissance sera établie, le Trésor reviendra dans la Citadelle de Lumière.
L’année 1936 a été mentionnée dans les nombreuses prophéties de toutes les anciennes Écritures, et les calculs des événements qui coïncident avec cette année-là ont même été trouvés dans la pyramide de Chéops. Mais qui peut comprendre et accepter cet événement qui sera un élément de la fondation du Monde Nouveau ? N’en doutez pas, de nombreux événements se produiront au cours de cette année, non seulement dans les sphères supraterrestres, mais aussi ici sur Terre. Un grand nombre de signes paraîtront. Je vais citer quelques pages de l’Enseignement :
« Une année remarquable approche. Mais beaucoup de gens ne saisissent pas le sens des événements actuels. Même ceux qui en comprennent le sens souhaitent qu’ils se déroulent selon leur imagination. D’ordinaire, chacun formule des vœux suivant sa nature, mais observe les événements sans préjugé. Observez donc avec honnêteté, sachant qu’une grande date arrive. Les colombes vous apporteront non seulement une branche d’olivier mais aussi une feuille de chêne et du laurier. Nos offrandes sacrificielles ne sont pas le fruit du hasard, elles sont des éléments de l’avenir. Les dates de la grande connaissance sont immuables. Apprenez à aimer le conflit créateur. Sachez coller votre oreille contre terre et illuminer vos cœurs en une grande expectative. L’ignorant peut désirer le mal, mais les dates tissent l’étoffe du Monde. Apprenez à percevoir ce qui est important. Apprenez à voler vers ce qui a été annoncé. Les vêtements et les voiles sont nombreux, mais le sens est unique. L’année annoncée approche. » (Monde de Feu, volume 3, no 488).
« C’est avec austérité et intensité, mais aussi dans la joie, que les sages devraient vivre cette année sur Terre. J’annonce une puissante rotation d’énergies, mais qui fournit aussi l’occasion d’éveiller ceux qui dorment. Le Roi de Gloire n’arrive pas en grand apparat, mais le sage entend Son pas. Laissez les morts enterrer les morts et réjouissez-vous dans le développement de la vie. […] » (Monde de Feu, volume 3, no 490).
« Certaines personnes perspicaces disent que la fin du monde approche. En la décrivant, elles en parlent comme on le leur a appris à l’école primaire. On ne peut pas les blâmer, puisque depuis leur enfance, on leur a enseigné les idées les plus monstrueuses. Elles perçoivent la fin de quelque chose. Leur esprit a le vague pressentiment d’un changement. On les traite de faux prophètes, mais ce jugement est injuste, car à leur manière elles perçoivent la fin d’un monde dépassé. Seulement, elles sont incapables d’en percevoir les signes extérieurs. Certes, le moment est proche où les écailles superflues leur tomberont des yeux et le Monde de Lumière commencera à naître dans la joie. Les processus les plus importants peuvent s’accomplir de façon visible ou invisible. » (Monde de Feu, volume 3, no 491).
« Lorsque des avertissements sont donnés, il est plus facile de discerner les événements. Déjà quelque chose est en train de naître, mais les foules sont occupées à s’amuser. Déjà, une explosion se prépare, mais les foules courent à l’hippodrome. Les anciens voyants avaient perçu de nombreux changements qui sont maintenant clairs pour les historiens. Mais leurs contemporains ne savaient que lapider ceux qui voyaient l’avenir. N’en est-il pas de même aujourd’hui ? » (Monde de Feu, volume 3, no 492).
Toutes les dates cosmiques, tous les aspects entre les planètes contribuent à l’achèvement du grand Cycle, et l’humanité doit connaître une régénération spirituelle. Les énergies de feu atteignent la Terre à l’heure annoncée, et nous pouvons attendre de grands changements, qui doivent provoquer le réveil de l’esprit. La fin du règne de Lucifer est proche. La nouvelle race est en train de naître.
Bien sûr, Salomon a été un personnage historique ; en outre, le Temple de Salomon n’est pas un mythe.
Les grandes incarnations des sept Kumaras – les Fils de la Raison ou Fils de la Lumière – sont survenues dans les temps immémoriaux parmi les initiés de tous les pays et de tous les peuples, et, plus tard, parmi les plus grands esprits des époques plus récentes. Pendant toute l’évolution de notre planète, ce sont ces très Grands Esprits qui ont fait progresser notre conscience. Ils se sont incarnés dans toutes les races et toutes les nations, au seuil de chaque nouvelle expansion de conscience et à chaque tournant de l’histoire. Les plus grandes Images de l’Antiquité sont associées à ces Fils de la Lumière. La chute de Lucifer a commencé à l’époque de l’Atlantide. Plus tard, on a pu le reconnaître sous les traits de Ravana, l’adversaire de Rama, le héros du poème épique Mahabarata. Sans relâche, les Grands Esprits ont assumé les tâches les plus difficiles de la vie, mais peu de leurs contemporains ont compris, même partiellement, la grandeur et l’abnégation de ces véritables Hommes-Dieux. Pratiquement personne ne peut comprendre toute la portée de leur créativité sur le plan terrestre et dans les mondes supraterrestres. Il existe des mystères merveilleux dans le Cosmos, et quand l’esprit peut les contacter, le cœur est rempli d’exaltation et d’infinie gratitude à l’égard de ces Esprits, créateurs de notre conscience. Pendant d’interminables millénaires de service désintéressé pour le bien de l’humanité, Ils ont renoncé aux joies les plus sublimes du Monde Ardent et, avec des sueurs de sang, Ils ont monté la garde, acceptant les couronnes d’épines et buvant les coupes de poison que Leur tendaient les membres de l’humanité dont Ils étaient les bienfaiteurs. Lorsque le voile du mystère sera levé, bien des cœurs trembleront à cause des crimes commis à l’endroit de ces Sauveurs.
Vous avez raison, l’étude de l’Enseignement de Vie exige une attitude très prudente. On devrait approcher les consciences non préparées avec beaucoup de précautions. Rien en effet ne se développe aussi lentement que la conscience. « Il est important de comprendre à quel point la conscience humaine s’est pétrifiée. Par conséquent, ne lui donnez pas d’aliment qu’elle ne peut pas assimiler. En plus du difficile, donnez aussi du facile, sinon les gens n’écouteront pas. Les lettres de l’Instructeur sont inévitablement variées, car elles s’adressent à des consciences différentes. Il n’y a pas là de contradiction, c’est simplement la meilleure méthode. Accoutumez-vous à traiter les consciences avec précaution, comme vous le faites avec le feu. » (Monde de Feu, volume 3, no 502).
Nous devons donc être très patients et n’indiquer une nouvelle direction à la pensée des hommes que par touches légères ; il ne faut pas essayer d’éliminer les vieilles idées, mais plutôt élargir graduellement leur signification. Bien sûr, chaque personne demande une approche individuelle.
L’année dernière s’est distinguée par le nombre élevé des attaques contre les entreprises de la Lumière. Et pourtant, les bons présages ont été encore plus nombreux. Pour que puissent naître de nouvelles énergies, il faut ces collisions entre la Lumière et l’obscurité. Pour apporter la guérison, l’eau doit être agitée ; rien n’est pire que l’eau stagnante. Nous savons qui appuie la diffusion des feuillets comme ceux que vous mentionnez. Mais ce genre de littérature n’est populaire qu’auprès de gens de bas niveau intellectuel qui sont incapables de prendre leurs propres décisions, et qui sont enfoncés dans l’égoïsme et l’autodestruction. On ne peut pas leur appliquer les sages paroles de Confucius qui a dit : « Celui qui ne réagit pas à la calomnie, que le cerveau finit par absorber, ni aux insultes, qui blessent le corps, peut être appelé sage. Celui qui ne prend garde ni aux calomnies ni aux insultes peut être appelé clairvoyant. » Cette clairvoyance montre justement que toutes les calomnies sont insignifiantes face à la vérité historique, lorsque la Justice Supérieure prononce son verdict à l’échelle mondiale.
Quant à la trahison par un proche, nous avons affaire ici, bien sûr, à des lois occultes. Durant cette époque du Kali Youga, toutes les pures organisations de Lumière ont eu à subir la trahison. Et puisque nous passons par la période la plus dangereuse, celle de l’Harmaguédon, les trahisons sont d’autant plus nombreuses et plus violentes. Il est dit : « Avant les dates fatidiques, les forces de l’ombre sont particulièrement furieuses. »
Nous avons été avertis de la possibilité d’une trahison subtile, mais nous espérions pouvoir la retarder le plus longtemps possible, c’est-à-dire jusqu’à ce que les conditions astrologiques soient plus favorables. Mais les traîtres ne pouvaient se retenir plus longtemps, à cause de la pression de cette année noire avec ses sept éclipses, et ils ont laissé tomber leurs masques. Toutefois, de meilleurs aspects ne sont pas trop éloignés et, de ce fait, nous observons avec calme le développement de cette folie. Cette trahison, ainsi que je vous l’ai déjà écrit, a été causée par la cupidité et l’ambition. Une personne a décidé de glaner les lauriers pour elle seule et de s’accaparer les fruits du travail de tous les autres collaborateurs. N.K. était en train de construire toute l’affaire sur le principe de la propriété commune, de même que sur une large connaissance sociale et publique. Mais cela n’était pas du goût de tout le monde et, pendant l’absence de N.K., le traître a profité de circonstances favorables et commencé à utiliser les méthodes d’escroquerie qu’il avait planifiées minutieusement au cours des quatorze années de collaboration. Il a été aidé pour cela par des conseillers juridiques sans scrupules. Le microbe de la tyrannie est contagieux.
Mais nous savons comment les Grands Instructeurs considèrent les traîtres. En effet, « l’Instructeur permet l’amorce d’une nouvelle étape. La trahison est le signe d’une telle élévation. L’Instructeur considère ces crimes comme utiles. L’Instructeur considère une série de calomnies comme un cadeau précieux. La manifestation du mensonge engendre une tension dans l’atmosphère, et toute tension constitue déjà une élévation. Laissons les ignorants danser, ils soulèvent les vagues. Les traîtres seront renversés. » Ainsi, calmes et confiants en la Main qui nous Guide, nous continuerons à construire.
Bien, pourrait-on nous demander, comment de pareils traîtres ont-ils pu s’approcher ? Mais n’oublions pas Judas, Devadatta, Cassius, Brutus, et tous ces meurtriers et traîtres dont le nombre est légion. La trahison, comme une ombre, accompagne les grandes réalisations, et c’est justement la trahison qui permet de mesurer la grandeur d’un succès. H.P. Blavatsky, le comte de Saint-Germain et d’autres Porte-Flambeaux plus proches de notre temps ont eu affaire à de nombreux traîtres, mais leur renommée n’en est devenue que plus grande.
Avant ces deux années sombres que nous venons de traverser, un nouveau signe de Grande Confiance a été donné, signe qui, selon toutes les Écritures et prophéties, indique le commencement de l’Ère Nouvelle. C’est ainsi que les signes de la Lumière se mêlent à ceux de l’obscurité. Ma lettre est parsemée de détails, mais c’est la vie dans toute sa complexité. Je n’aimerais pas terminer sur une note négative, et je vais donc conclure avec ce qui suit :
« Réjouissons-nous de la victoire. Les hommes ne la verront pas avant un certain temps, mais elle est déjà là. Attendez, impatients, c’est le cœur qui détermine la victoire, et non l’œil. Lorsqu’une structure de feu est déjà réalisée dans le Monde Subtil, le cœur des constructeurs peut se réjouir. Ceux qui dorment ne sentent rien s’ils sont transportés hors de la maison, mais l’espace chante déjà. » (Monde de Feu, volume 3, no 485).
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1 N.D.É. Livre Au carrefour de l’Orient, cryptogramme « La légende de la Pierre ».
Lettre #36 [ + ] [ - ] Il est juste d’être attentif aux actions, car dans chaque action se trouve la base d’une nouvelle opportunité. Le proverbe, « L’eau ne coule pas sous une pierre qui ne bouge pas », exprime bien cette vérité occulte. « Le mouvement, c’est la vie, quand il s’arrête, c’est la mort. » L’énergie psychique, l’énergie qui donne la vie, se développe et grandit uniquement quand on l’applique constamment et rythmiquement ; des manifestations occasionnelles ne mènent nulle part et peuvent même être préjudiciables. Cela explique pourquoi les gens entreprenants et actifs sont tellement résistants et vivent longtemps. Nous ne devrions donc pas craindre d’être surchargés de travail, mais nous devrions plutôt nous efforcer de maintenir un certain rythme et apprendre à rester calme dans toutes nos actions. La collaboration allègera considérablement la charge acceptée. Vous savez dans quelle mesure augmente la force totale lorsque les énergies sont harmonisées. Le livre Fraternité vient de sortir des presses. Puisse ce livre, qui traite de la sublime unité fraternelle, ne pas rester sur un rayon comme un poids mort. Lorsque la rencontre inévitable avec le Grand Instructeur aura lieu, pourrons-nous Le regarder dans les yeux si nous sommes incapables de mettre en pratique le principe fondamental de l’Unité ?
Nous savons que la non-observation des Conseils du Maître se réfléchit sur celui qui agit. Le choc n’est pas senti immédiatement, car les résultats des grandes actions ne sont pas évidents tout de suite. Dans les temps anciens, cette loi du karma était bien comprise, mais aujourd’hui la plupart des gens sont aveugles et sourds à toutes les lois cosmiques.
J’aimerais aussi vous demander de rassembler toutes les données les plus valables sur l’énergie psychique qu’on trouve disséminées abondamment dans les livres de l’Enseignement. En effet, la compréhension de l’énergie psychique devrait constituer un pas très important dans l’évolution du monde. C’est en fait l’énergie psychique qui frappe à toutes les portes sous des noms différents. L’énergie psychique crée l’Ère Nouvelle, et un bon nombre des meilleurs savants confirment déjà ce qui a été dit dans les livres de l’Enseignement. En ce moment, j’ai justement sous les yeux une critique d’un ouvrage en français Comment atteindre l’immortalité par le physicien et biologiste Georges Lakhovsky. Ce livre est absolument conforme à tout ce qui est dit dans les livres de l’Éthique Vivante, et j’aimerais donc vous citer quelques extraits de cet ouvrage scientifique. Ainsi, M. Lakhovsky présente trois règles pour atteindre l’immortalité :
1. Il faut croire à la longévité, c’est-à-dire croire à la possibilité d’atteindre un grand âge.
2. Il faut éviter la colère, la malveillance, l’envie, la jalousie et l’irritabilité, et d’autre part développer des sentiments de bienveillance et un bon tempérament, qui sont nécessaires, non seulement à l’équilibre moral, mais aussi à l’équilibre physique.
3. Il ne faut pas craindre la mort, mais croire en l’immortalité. La peur de la mort raccourcit notre vie.
Notre existence dépend de la circulation sanguine qui permet aux différentes parties de notre corps de recevoir les matériaux dont elles ont besoin, particulièrement l’oxygène. Il est reconnu que des vaisseaux sanguins peuvent se contracter sous l’influence d’expériences purement psychiques, ce qui provoque des troubles de la circulation ; le sang se précipite alors dans certaines parties du corps et déserte d’autres parties. La personne qui se laisse aller à la colère, à la jalousie ou à l’envie perturbe continuellement sa circulation. Avec le temps, cela produit dans l’organisme des changements importants qui conduisent à la maladie et à la mort. En effet, pendant une violente réaction psychique, les délicats vaisseaux sanguins peuvent éclater, ce qui risque de provoquer des hémorragies dangereuses et même mortelles. De là, son conseil : « Ne vous mettez pas en colère, ne soyez pas jaloux, ne soyez pas envieux, mais soyez aimables et optimistes, et vous vivrez très vieux. »
Après avoir exposé la physiologie de la colère, il décrit remarquablement bien les manifestations électriques qui dispensent la vie dans l’organisme. Pendant les moments de colère ou durant la manifestation d’autres émotions négatives, qui non seulement causent la contraction des vaisseaux sanguins, mais aussi paralysent les nerfs individuels, ces courants électriques (l’énergie psychique), qui les innervent à partir du système nerveux sympathique, se coupent, de sorte que la « nourriture électrique » des glandes – de l’activité normale desquelles dépend la vie de l’organisme – s’arrête, et les glandes ne peuvent plus remplir leurs fonctions nécessaires à la santé.
Dans la substance qui entoure le noyau des cellules se trouvent les chromosomes et des structures appelées chondriosomes. Selon leurs propriétés, ces éléments sont les récepteurs de différentes ondes électriques, en quelque sorte, qui proviennent en partie des profondeurs de l’Espace Cosmique et qui, bien sûr, font surtout vibrer notre énergie psychique. Toute la vie de l’organisme, selon M. Lakhovsky, dépend des vibrations de ces chromosomes et chondriosomes, les récepteurs des ondes électriques. Le retard ou l’arrêt des vibrations électriques qui les parcourent signifie la maladie ou la mort.
Les Enseignements moraux acquièrent donc un fondement biologique tout à fait inattendu. Et l’importance de l’énergie psychique, qui est fondamentalement Fohatique, se voit ainsi confirmée. Fohat, comme nous le savons, est l’électricité cosmique ou l’Énergie Primordiale, qui se révèle à différents stades sur le plan de la manifestation. Vous comprendrez maintenant à quel point sont bénéfiques les vibrations envoyées par le Grand Instructeur au cours d’une maladie. Il ne se passe pas une nuit sans que je ressente ces vibrations curatives à divers degrés de tension et de durée.
Ces derniers temps, la science s’est beaucoup rapprochée des découvertes occultes les plus profondes dans le domaine des énergies subtiles. Vous pouvez donc présenter fermement et calmement devant tout le monde votre connaissance des réactions de l’énergie psychique, qui se manifeste si clairement dans la transmission de pensée à distance et dans l’augmentation des vibrations qui se produit pendant un travail cérébral intense et qu’un appareil très sensible peut enregistrer. Nous étudions les manifestations psychiques et parapsychiques qui intéressent les savants contemporains les plus éminents. Nous pouvons également affirmer connaître l’existence de la Citadelle de la Connaissance ou de la Fraternité des Mahatmas, ces Frères Aînés de l’humanité qui se sont consacrés à la Grande Connaissance au nom du Bien Commun et qui observent l’évolution du monde. Toutes les grandes découvertes, toutes les grandes idées sont invariablement venues et viennent encore de cette Source de Connaissance et de Lumière. Le professeur Huxley a dit : « Il doit exister dans le Cosmos des Êtres dont l’intelligence dépasse la nôtre de la même façon que la nôtre dépasse celle d’un simple coléoptère. Ces Êtres prennent une part active à la direction de l’évolution de la nature. »
Ainsi, si quelqu’un ignore l’existence de ce Phare de Lumière de l’humanité, nous ne pouvons que le regretter pour lui et lui conseiller de se familiariser au plus tôt avec la somme énorme de documents, couvrant des milliers d’années, dans lesquels sont rapportés d’innombrables faits et preuves concernant cette Citadelle de la Connaissance, qui ne se trouve pas derrière les nuages, mais ici sur notre Terre.
Et si donc quelque ignorant est fier de ne pas recevoir de directives de « derrière les nuages », cela ne signifie pas que les indications les plus sublimes et les plus précieuses ne sont pas transmises par une méthode qui reste encore inaccessible à un pareil représentant de la conscience limitée. En fait, les Écritures sacrées de tous les peuples nous présentent des faits irréfutables qui montrent que toutes les religions – sans oublier l’une des plus récentes, le Christianisme – ont été fondées précisément sur une Révélation venue de « derrière les nuages ». On devrait conseiller à toutes ces personnes amorphes et prétentieuses d’accroître leurs connaissances. Nous croyons fermement – ou plutôt nous connaissons – les moyens de communiquer avec le monde supraterrestre et, pourtant, nous insistons aussi sur la possibilité de recevoir des indications, non pas de « derrière les nuages » de quelque habitant des cieux, mais précisément des Mahatmas, des Grands Instructeurs qui occupent des corps physiques et habitent un lieu précis sur Terre. C’est pourquoi nous nous intéressons tellement à toutes les expériences de transmission de pensée à distance dont s’occupent, aux États-Unis seulement, une quarantaine de professeurs ayant à leur tête le professeur Rhine, sans parler d’autres savants en Europe. Le grand Platon a dit : « Les pensées mènent le monde. » Un contemporain, le professeur Compton, exprimant l’hypothèse qu’il doit exister une force intelligente derrière chaque phénomène de la nature et que la pensée exerce une influence sur la matière, termine l’un de ses livres par ces remarquables paroles : « Il est possible que les pensées des hommes soient le facteur le plus important dans le monde. […] » Donc, si nous commençons avec l’influence de la pensée idéologique, nous arrivons à la compréhension des mécanismes de la pensée. C’est pourquoi je vous suggère de rassembler de partout les faits et les preuves scientifiques qui se rapportent au domaine psychique et à l’intérêt toujours grandissant des gens pour ce sujet.
Il existe actuellement en Lettonie une petite fille observée par un comité composé de plusieurs médecins. Cette fillette peut non seulement lire les pensées de sa mère, mais aussi celles d’inconnus. Des amis m’ont envoyé sur ce phénomène un livre écrit en allemand par l’un des médecins qui observent l’enfant. Nous sommes intéressés par tous les résultats obtenus par les savants individuellement ainsi que par les sociétés d’études sur les manifestations parapsychologiques en Amérique et en Europe. Les expériences de médecins européens en radiesthésie sont également très intéressantes.
En cette époque d’expansion de la pensée, de découvertes extraordinaires qui touchent au monde des noumènes et de l’accélération constante de la transmission des communications, il est absurde d’entendre des gens nier et dévaloriser les possibilités cachées que l’Infini tient en réserve.
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Lettres d'Éléna Roerich
(Volume II)
Auteur(e) : Éléna Roerich
Le 12 février 1879, à Saint-Pétersbourg, Ékatérina, l'épouse de l'architecte Ivan Shaposhnikov, donnait naissance à une fille qui reçut le nom d'Éléna. Dès son jeune âge, l'enfant montre une véritable passion pour la lecture, et les livres deviennent ses meilleurs professeurs et amis. Elle s'intéresse surtout à la nature, à la vie des divers peuples et à l'Orient. Également, dès l'enfance, Éléna fait des rêves profonds et prophétiques, et reçoit des visions de nature à la fois personnelle et spirituelle. Dans un de ses premiers rêves, à l'âge de six ans, elle voit un homme qu'elle apprend plus tard être saint Serge de Radonège, un sage du XIVe siècle considéré comme le protecteur de la Russie. Nièce du compositeur Mussorgsky, Éléna devient elle-même une excellente pianiste.
En octobre 1901, Éléna épouse le grand artiste, explorateur et promoteur de la paix Nicolas Roerich. En mars 1920, elle commence à écrire une série de livres appelés Agni Yoga ou Enseignement de l'Éthique Vivante. Dictés par le Maître Morya, ces livres montrent comment l'être humain peut transformer sa vie en choisissant de vivre en accord avec les lois cosmiques et en les appliquant dans sa vie de tous les jours. Ils proposent à l'humanité une nouvelle approche scientifique et objective, car l'étude des énergies subtiles et des différents états de la matière peut offrir des solutions nouvelles aux problèmes actuels de l'humanité et ainsi guider son évolution vers de nouveaux horizons aussi illimités que l'univers lui-même. Éléna Roerich a aussi écrit Au carrefour de l'Orient et Les Fondations du Bouddhisme.
Les Lettres d'Éléna Roerich ont été publiées par ses étudiants à partir d'une correspondance qu'elle avait entretenue avec eux partout dans le monde, en réponse à leurs nombreuses questions. Le premier volume en français est paru en 2002. Dans le présent volume, le deuxième, Éléna Roerich introduit, d'un point de vue nouveau, de nombreux sujets : l'énergie psychique, l'importance du contrôle de la pensée, les différents corps, la vie après la mort, la réincarnation, les différentes sphères d'existence, le karma, la santé, les paires de contraires, la nécessité de la pensée synthétique, le conflit entre l'intellect et le cœur, la loi d'équilibre ou du juste milieu, les dangers de la médiumnité, la collaboration, le bien commun, le rôle des Maîtres ou Grands Instructeurs, la citadelle de la Fraternité, etc. Mais le lecteur retiendra surtout sa façon remarquable et inspirée de définir la quête spirituelle ainsi que le rôle et la destinée de l'être humain dans un monde infini.
Un grand nombre de gens considèrent Éléna Roerich comme l'une des femmes les plus remarquables du XXe siècle.
Téléchargements
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Extraits
Lettre #4 [ + ]
Lettre #7 [ + ]
Lettre #9 [ + ]
Lettre #14 (1936) [ + ]
Lettre #14 (1937) [ + ]
Lettre #15 (1936) [ + ]
Lettre #15 (1937) [ + ]
Lettre #17 [ + ]
Lettre #36 [ + ]