DEUX VIES
Tome III – partie 2 DEUX VIES Tome III – partie 1 DEUX VIES Tome II DEUX VIES Tome I Depuis le sommet de la montagne Traité de philosophie occulte Tome I Messages du temple Les enseignements du Temple Volume 3 Les enseignements du Temple Volume 2 La science du souffle Science des correspondances Les enseignements du Temple Volume 1 Au carrefour de l'Orient Légendes et prophéties d'Asie Le Coeur de l'Asie La Conscience Cosmique Lettres d'Éléna Roerich (Volume I) Les Fondations du Bouddhisme L'imagerie mentale Relaxation et visualisation Collection santé Come see - Comme si... L'homme, les minéraux et les maîtres Shambhala La Grande Instauration Au seuil d'un monde nouveau Rêves, visions et lettres d'Éléna Roerich Nicolas Roerich La vie et l'oeuvre d'un maître russe Lettres d'Éléna Roerich (Volume II) |
Lettres d'Éléna Roerich(Volume I)Auteur(e) : Éléna Roerich ![]() Le 12 février 1879, à Saint-Pétersbourg, Ékatérina, l’épouse de l’architecte Ivan Shaposhnikov, donnait naissance à une fille qui reçut le nom d’Éléna. Dès son jeune âge, l’enfant montre une véritable passion pour la lecture, et les livres deviennent ses meilleurs professeurs et amis. Elle s’intéresse surtout à la nature, à la vie des divers peuples et à l’Orient. Également, dès l’enfance, Éléna fait des rêves profonds et prophétiques, et reçoit des visions de nature à la fois personnelle et spirituelle. Dans un de ses premiers rêves, à l’âge de six ans, elle voit un homme qu’elle apprend plus tard être saint Serge de Radonège, un sage du XIVe siècle considéré comme le protecteur de la Russie. Nièce du compositeur Moussorgsky, Éléna devient elle-même une excellente pianiste. En octobre 1901, Éléna épouse le grand artiste, explorateur et promoteur de la paix Nicolas Roerich. En mars 1920, elle commence à écrire une série de livres appelés Agni Yoga ou Enseignement de l’Éthique Vivante. Dictés par le Maître Morya, ces livres traitent de l’évolution de l’humanité. Se fondant à la fois sur les plus anciennes connaissances de l’Orient et sur l’approche expérimentale de la science occidentale, les livres de l’Agni Yoga proposent de nouvelles solutions aux graves problèmes de l’humanité actuelle. On y apprend, entre autres, que l’être humain est directement responsable de la qualité de ses pensées, qui déterminent non seulement sa santé physique et psychique, mais également l’état de la planète tout entière. Éléna Roerich a aussi écrit Au Carrefour de l’Orient et Les Fondations du Bouddhisme. Les Lettres d'Éléna Roerich ont été publiées par ses étudiants à partir d'une correspondance qu'elle avait entretenue avec eux partout dans le monde, en réponse à leurs nombreuses questions. Le présent volume contient une première série de lettres, textes d’une rare qualité et d’une grande profondeur. Éléna Roerich y traite une grande variété de sujets, comme l’intelligence du cœur, le développement de la pensée, les Maîtres ou Grands Instructeurs, la Hiérarchie de Lumière, l’importance du rôle de la femme, les différents mondes et leurs interactions mutuelles, l’ère nouvelle, la connaissance directe, le karma, etc. Mais le lecteur retiendra surtout sa façon remarquable et inspirée de définir la quête spirituelle ainsi que le rôle et la destinée de l’être humain. Un grand nombre de gens considèrent Éléna Roerich comme l’une des femmes les plus remarquables du XXe siècle. Téléchargements![]() ExtraitsLettre #1 [ + ] [ - ] Mes jeunes amis,
C’est depuis l’Inde lointaine, le pays de la beauté, des réalisations de l’esprit et des pensées élevées, que j’envoie à vous tous qui êtes rassemblés au nom du grand labeur et de la structure de l’avenir mes salutations affectueuses ! Je vous convie à votre perfectionnement et aux accomplissements sans limites.
Le livre des nouvelles découvertes et la lumière de l’audace s’ouvrent à l’humanité, et vous avez déjà entendu parler de l’approche de l’Ère Nouvelle. Chaque époque est définie par son Appel. Celui de la Nouvelle Ère aura pour fondement le pouvoir de la pensée. C’est pourquoi nous vous invitons à vous pénétrer de la grande importance de la pensée créatrice. Le premier pas dans cette direction sera l’ouverture de la conscience et l’absence de préjugé et d’idées imposées ou tendancieuses.
Jetons un regard sur l’immensité du ciel nocturne. Survolons en pensée les mondes innombrables et les profondeurs cachées de l’espace infini. Dans sa substance la pensée est elle aussi infinie, et ses seules limites sont celles que notre conscience essaie de lui imposer. En conséquence, entreprenons sans délai la seconde étape, soit l’élargissement de la conscience. L’antique sagesse de l’Inde dit : « La pensée est la cause première de la création du monde. » Le valeureux Bouddha a souligné que le contenu de la pensée forme notre essence. Il a enseigné à ses disciples comment élargir leur conscience. Lao-Tseu, Confucius, le Christ – tous ces Instructeurs de l’esprit et grands penseurs – ont enseigné la même chose.
Le grand Platon disait : « Les pensées gouvernent le monde. » Les scientifiques d’aujourd’hui, et notamment le professeur Compton, ont déclaré qu’il est probable qu’il existe une force active et rationnelle au sein de chaque phénomène de la nature, et que la pensée influe sur la matière. Le professeur Compton conclut avec ces mots remarquables : « Il est possible que les pensées des hommes soient les facteurs les plus importants dans le monde. »
Dans cette perspective, familiarisons-nous avec l’histoire du développement de la pensée. En mettant de côté tous les préjugés de lieu, d’époque et de nationalité, nous récolterons comme des abeilles le miel précieux de la pensée créatrice de l’homme !
Après avoir utilisé comme fondation les puissantes réalisations des grands créateurs qui ont façonné notre conscience, entreprenons la troisième étape : le développement de notre propre pensée, de notre propre créativité. Ces nouvelles combinaisons nous permettront de tirer des étincelles du feu de la pensée, cette couronne de l’Univers.
Souvenons-nous qu’un être pensant n’est jamais seul, car la pensée est un aimant très puissant et qu’elle attire de l’espace une réponse de même nature. Par conséquent, si nous voulons recevoir de belles réponses, nous devrions envoyer dans l’espace vibrant nos pensées tendues par l’effort et saturées du pur feu du cœur. Seule la pensée spiritualisée par l’effort, nourrie par le cœur, peut créer et attirer une réponse comme un aimant puissant. Sans cette qualité d’effort et de feu, la pensée est stérile. Aspirons donc à la connaissance, à des pensées universelles, et dans notre effort ayons de l’audace, car seule la pensée audacieuse trace de nouvelles voies.
Vous, mes jeunes amis, qui êtes familiers de l’art et de la création, vous devriez être capables d’utiliser vos talents comme une condensation de vos forces, car le son et la couleur, la pensée et le rythme sont les fondements de l’Univers et de notre existence. Le son et la couleur, la connaissance et la création sont le calice d’Amrita, le calice de l’Immortalité !
L’éternelle et continuelle création de la vie universelle nous entoure. Nous en faisons partie et nous devrions donc créer à chaque instant de notre vie par nos pensées, par nos paroles et par nos actions.
Mes jeunes amis, emplissez le trésor de votre esprit. Absorbez tous les sons, toutes les couleurs, tous les rythmes de la source insondable de l’espace. Ces vibrations subtiles, si vous les absorbez consciemment, affineront votre réceptivité et votre pensée.
L’affinement de votre réceptivité vous permettra de pénétrer dans les Sanctuaires de l’Espace et vous ouvrira le sentier glorieux de l’accomplissement et de l’ascension continue et sans fin.
Mes amis, travaillez avec toute la tension de vos forces, car ce n’est que lorsque vous atteindrez la limite de cette tension que de nouvelles possibilités s’offriront à vous. Les lois sont les mêmes pour toutes choses. Nous savons que les plus grands efforts donnent naissance à des énergies sublimes. Ainsi, une activité accrue et une force intensifiée pourront seules vous permettre d’atteindre la beauté.
Et je vous en conjure, ne craignez pas les difficultés. Montrez-vous disposés à affronter tous les obstacles, car chaque obstacle vous fortifie et vous conduit vers une victoire future. Essayez d’aimer les difficultés et dites : « Bénis soient les obstacles, car ils nous rendent plus forts. » Courageusement, inspirés par l’effort, réalisant la majesté du perfectionnement sans fin de la vie créatrice, dirigez-vous vers l’appel de l’Infinité – l’infinité des vies, l’infinité des accomplissements, l’infinité des connaissances, l’infinité des créations et l’infinité de la beauté !
Mes jeunes amis, écoutez l’Appel de l’Infinité Créatrice !
Lettre #2 (1929) [ + ] [ - ] La grande époque qui approche est étroitement liée à l’influence de la femme. Comme aux meilleurs jours de l’humanité, l’époque à venir offrira de nouveau à la femme sa place légitime, à côté de son compagnon et coéquipier de toujours, l’homme. Vous devez vous rappeler que la grandeur du Cosmos est construite à partir d’une double Origine. Est-il possible, par conséquent, de faire fi d’un de ses Éléments ?
Toutes les misères actuelles et à venir ainsi que les cataclysmes cosmiques sont, dans une grande mesure, le résultat de l’assujettissement et de l’humiliation de la femme. Le déclin épouvantable de la moralité, les maladies et la dégénérescence de certaines nations sont également le résultat de la dépendance servile de la femme. Celle-ci n’a pas droit au privilège humain le plus grand : la participation totale à la pensée créatrice et au travail constructif. Elle est privée non seulement de droits égaux à l’homme, mais aussi, dans de nombreux pays, d’une éducation égale à celle de l’homme. On ne lui permet pas de montrer qu’elle est capable d’établir la vie sociale et gouvernementale, alors que, de par la Loi Cosmique et le Droit Cosmique, elle en fait partie intégrante. Mais une esclave féminine ne peut donner au monde que des esclaves. Le proverbe « Telle mère, tel fils » a un fondement cosmique et scientifique. Comme les fils ressemblent le plus souvent à leur mère et les filles à leur père, grande est la justice cosmique ! En humiliant la femme, l’homme s’humilie lui-même ! Cela explique aujourd’hui le manque de génie de l’homme.
Les terreurs et les crimes d’aujourd’hui auraient-ils été possibles si les deux Origines avaient été équilibrées ? C’est entre les mains de la femme que repose le salut de l’humanité et de notre planète. La femme doit prendre conscience de son importance, de la grande mission de la Mère du Monde ; elle devrait être prête à assumer la responsabilité de la destinée de l’humanité. La mère, dispensatrice de la vie, a pleinement le droit d’orienter la destinée de ses enfants. La voix de la femme, la mère, devrait être entendue parmi les dirigeants de l’humanité. La mère suggère les premières pensées conscientes à son enfant. Elle dirige ses aspirations ainsi que ses capacités, et leur donne les qualités nécessaires. Mais la mère qui n’a aucune notion de culture ne pourra suggérer que des expressions inférieures de la nature humaine.
La femme qui s’efforce vers la connaissance et la beauté, et qui a conscience de sa haute responsabilité, élèvera énormément le niveau total de la vie. Il n’y aura pas de place pour les vices repoussants qui conduisent à la dégénérescence et à la destruction de pays entiers.
Mais en cherchant à s’éduquer, la femme doit se souvenir que tous les systèmes d’éducation ne sont que des moyens pour développer une connaissance et une culture supérieures. La véritable culture de la pensée se développe par la culture de l’esprit et du cœur. Seule cette association permet d’obtenir cette grande synthèse sans laquelle il est impossible de comprendre la grandeur, la diversité et la complexité réelles de la vie humaine dans son évolution cosmique. Par conséquent, tout en recherchant la connaissance, puisse la femme se rappeler la Source de la Lumière et les Guides de l’Esprit – à savoir les grands Esprits qui ont vraiment créé la conscience de l’humanité. En approchant de cette Source, de ce Principe de Synthèse puissant, l’humanité trouvera la voie qui mène à l’évolution véritable.
Et la femme est celle qui devrait connaître et proclamer ce Principe dominant, car depuis le commencement, elle a été choisie pour lier les deux mondes, le visible et l’invisible. La femme possède le pouvoir de l’énergie sacrée de la vie. L’époque qui arrive apporte la connaissance relative à cette puissante énergie omniprésente, qui se manifeste dans toutes les créations immortelles du génie humain.
La femme occidentale est éveillée et a conscience de ses pouvoirs. Ses contributions à la culture sont déjà évidentes. Cependant, la majorité des femmes occidentales – comme tous les débutants – commencent par l’imitation, alors que la vraie beauté et l’harmonie réelle se trouvent dans l’expression originale de soi-même. Aimerions-nous voir l’homme perdre la beauté virile de sa nature ? L’homme qui a le sens de la beauté ne désire certainement pas voir une femme imiter ses habitudes et rivaliser avec ses vices. L’imitation commence toujours avec ce qui est le plus facile. Mais nous espérons que cette première étape sera vite dépassée et que la femme approfondira sa connaissance de la Mère Nature et trouvera des modes d’expression personnels et authentiques.
Le Cosmos manifeste l’unité de la loi et pourtant il n’y a pas de répétition dans sa variété. Pourquoi donc l’humanité recherche-t-elle l’uniformité en tout, alors qu’elle viole en même temps l’unité fondamentale de la loi ? L’homme recherche l’uniformité de perception, l’uniformité de vie et plus particulièrement l’uniformité de pensée. On oublie que l’uniformité d’expression mène à la stagnation et à la mort. La vie et son pouvoir changent perpétuellement de forme. Il convient d’appliquer ce principe fécondant dans toutes les expressions de notre existence.
Recueillons les images les plus belles et les plus héroïques des plus grands personnages de tous les temps et de tous les pays et, avec une imagination créatrice, adaptons leurs accomplissements à notre vie en prenant en considération les particularités de notre époque. Seule pareille imitation fournira un fondement correct aux progrès ultérieurs.
Je terminerai mon message à la femme par une page tirée de l’Enseignement de Vie :
« Quand les nations ont commencé à se désunir, il en est résulté l’autodestruction. Seul un retour à l’équilibre peut y mettre fin. L’humanité n’applique pas les principes de créativité dans une proportion correcte et elle viole de ce fait les fondements de l’Être. Quand, par la loi de l’Aimant Cosmique, les formes inférieures sont subordonnées aux formes supérieures, cela ne concerne que les énergies qui devraient être transmutées. Mais, quand les Origines sont appelées à créer et à donner la vie, il est impossible d’écarter l’une d’elles sans qu’il en résulte l’autodestruction. Par conséquent, l’humanité ne commencera sa véritable évolution que lorsque les deux Origines seront affirmées dans la vie. Tous les principes qui n’incluent pas la compréhension de la double Origine ne peuvent qu’accroître le manque d’équilibre. L’humanité doit comprendre la loi de l’Aimant Cosmique. On peut grandement aider l’évolution en prenant conscience de la splendeur de la double Origine qui est le fondement de la Vie. »
Même cette simple vérité n’a pourtant pas encore trouvé sa place dans la conscience de l’être humain ! Les scientifiques – biologistes, chimistes et physiciens – devraient connaître la vérité sur le double Élément, ou polarité, mais ils sont silencieux. Une telle vérité, dans son application la plus sacrée et la plus vitale, est méprisée, et la loi du plus fort domine égoïstement. Le malheur vient du fait que le mental de l’homme est coupé de sa source, la Conscience Cosmique. Bien qu’il fasse partie du Cosmos, l’être humain ne saisit pas encore sa solidarité, son unité avec le Cosmos. Et ses observations des manifestations de la nature ne lui suggèrent aucune analogie. Pourtant, ce n’est que par l’observation et les comparaisons avec la nature humaine qu’il est possible de trouver des clefs à tous les mystères de la vie et, par conséquent, la solution à de nombreux problèmes de la vie quotidienne. Les gens, comme des perroquets, aiment à répéter cette formule ancienne : « Tout ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ! » On dit et répète bien des choses, sans faire réellement attention à leur signification. Les dogmes imposés, les lois humaines et le niveau de vie ont conduit l’humanité à négliger le processus de la pensée. La pensée humaine, à de rares exceptions près, est devenue mécanique. Tout le monde prêche diverses libertés, mais les écoles de pensée les plus opposées s’apparentent sur une chose : elles ont toutes peur de la liberté de pensée !
C’est pourquoi la femme doit défendre non seulement ses propres droits, mais aussi le droit de penser librement pour l’ensemble de l’humanité ! Grâce au développement de la pensée, nos possibilités s’étendront. Ayons les pensées les plus larges et les plus pures. Il est dit :
« Un royaume n’est pas composé de personnages royaux et de sujets, mais est créé par des idées cosmiques. Créons nos propres villes, nos pays, nos planètes ! Mais que ces pensées soient créées par le cœur, puisque seule la pensée née du cœur est vivante. Le cœur est le plus grand Aimant Cosmique. Toutes les énergies cosmiques sont attirées par le cœur, qui les assimile. Le cœur manifeste dans la vie toutes les aspirations. Le feu de l’espace est attiré vers le cœur et le processus cosmique tout entier repose sur ce principe. Par conséquent, le Cosmos existe dans l’attraction du cœur. Seules les énergies qui sont fondées sur l’attraction du cœur sont vitales. C’est ainsi qu’à l’infini la chaîne de la vie est forgée par le cœur. »
Avez-vous écouté votre cœur ? Est-ce qu’il bat au rythme du Cœur Parfait qui tous vous étreint ?
C’est avec ces mots que je terminerai cet exposé sur le cœur. Que la femme affirme ce grand symbole qui peut transfigurer la vie tout entière. Puisse-t-elle s’efforcer de transmuter la vie spirituelle de l’humanité.
Puisse la mère qui donne la vie et la protège devenir également la Mère, celle qui Guide, celle qui Donne Tout et Reçoit Tout.
Lettre #2 (1931) [ + ] [ - ] Vous avez raison – « la compréhension totale de l’Agni Yoga et son application dans la vie n’est pas une tâche accessible à tous ». Mais la connaissance qui n’est pas appliquée dans la vie est sans valeur et n’apportera pas les résultats espérés. La première formule qu’un disciple devrait assimiler est la suivante : « Tout pour la vie – rien ne devrait rester abstrait. Tout devrait être exécuté par des mains humaines et par des pieds humains. Sans la tension de toutes les forces, aucune transmutation – perfectionnement – n’est possible. » Nous savons tous que dans les expériences de physique et de chimie, les nouvelles combinaisons ne sont créées qu’à la limite de la tension la plus grande. C’est pourquoi faisant usage de la grande analogie qui existe dans le Cosmos, nous devons nous efforcer sans relâche et intensifier toutes nos aptitudes.
En premier lieu, l’Enseignement requiert de la part du disciple l’indépendance dans l’action. L’Enseignement donne des directives, prodigue généreusement de précieux conseils, mais le disciple doit lui-même « de ses propres mains et ses propres pieds » tracer son sentier. Par conséquent, n’attendez donc pas des formules toutes faites. À partir de modestes conseils, bâtissez une grande structure.
Et maintenant voici mes réponses à vos questions.
1. Les diverses disciplines du Yoga ont été traduites en partie dans les langues européennes. Les meilleures œuvres sont celles de Patanjali, Vivekananda et Avalon. En plus de ces œuvres, je conseillerais à tout médecin de se familiariser avec le petit livre publié récemment par un docteur en médecine indien. Nous essaierons de nous le procurer pour vous. Mais l’Agni Yoga est la synthèse de tous les Yogas.
2. Le musc est le sédiment, le dépôt de l’énergie psychique inconsciente à laquelle il est si souvent fait allusion dans les livres de l’Agni Yoga. Le musc n’a rien de commun avec les narcotiques qui tuent l’intellect. Ce n’est pas non plus un stimulant dans le sens propre de ce terme. Il équilibre le système nerveux central et régularise le système nerveux sympathique qui vibre si puissamment chez tous les Yogis avancés. Il est également vrai qu’en prenant du musc le besoin de nourriture baisse parce que l’énergie psychique nourrit le corps physique, tout en renforçant le système nerveux. Posologie : une pastille petite ou moyenne une fois par jour. Mais certaines personnes prennent deux pastilles d’un coup, ce qui peut être considéré comme une forte dose. Il est difficile de trouver un produit de remplacement pour le musc. Ce qui s’en rapproche le plus est le « Castoreum » ou encore le « Spermin » développé par le Dr Pell. On donne également à cette même substance, l’énergie psychique, le nom de « précipitation du feu de l’inconscient ». Voilà pourquoi le musc peut être considéré comme un tel feu. On appelle aussi l’énergie psychique « phosphore de l’esprit ». Vous savez déjà que l’énergie psychique est la plus puissante, la plus pénétrante et la plus transformante des énergies, qu’elle protège contre les maladies et bien d’autres choses. Bien entendu, elle n’effectue cette action miraculeuse que lorsqu’elle est consciemment maîtrisée, ou du moins comprise. Cependant, même la précipitation inconsciente de cette substance est infiniment précieuse.
3. La valériane fait partie de la catégorie des « donneurs de vie », et son importance équivaut à celle du sang dans le corps. D’un point de vue occulte, la valériane est considérée comme le sang du règne végétal. Elle devrait être consommée régulièrement comme nourriture journalière. On peut la prendre sous la forme de teinture faite avec de l’alcool, mais en évitant strictement l’addition d’éther. Posologie : dix à quarante-cinq gouttes. Mais la meilleure façon reste la tisane de valériane, par infusion des racines de cette plante dans l’eau – une ou deux fois par jour.
En règle générale, gardez à l’esprit que les narcotiques ne sont pas conseillés aux adeptes de l’Agni Yoga. Également, fumer ou prendre trop d’alcool est néfaste. Même la viande est également nocive, puisqu’elle remplit l’organisme de particules en décomposition. Bien sûr, en tant que médecin, vous vous rendez compte que chacun doit changer ses habitudes avec grand soin de façon à éviter les réactions nuisibles. Existe-t-il beaucoup de gens capables de le faire graduellement ? Quoi qu’il en soit, l’Agni Yoga est inaccessible aux fumeurs et aux buveurs.
4. La résine de cèdre ainsi que d’autres résines, comme par exemple celle provenant de l’eucalyptus, sont des produits de l’énergie psychique des arbres et de ce fait sont extrêmement bienfaisantes pour fortifier, purifier, guérir, etc. Connaissant ces vertus, chacun devrait essayer de les utiliser de la meilleure façon possible. La meilleure résine provient des cèdres de Sibérie.
Lorsqu’elles sont purifiées, les résines ou les essences peuvent être prises par voie orale. Posologie : cinq gouttes ou plus – tout cela est très individuel. Peut-être que votre intuition vous aidera à trouver les meilleures combinaisons.
Les émanations des pins sont bien sûr irremplaçables. Les pins, tels des appareils électriques, accumulent les forces vitales, une source concentrée de prana ou « naturovaloris ». Les druides considéraient une coupe d’essence de pin comme un calice de vie.
Il est toujours bienfaisant d’avoir, dans certaines pièces de la maison, de jeunes pins ou encore d’y vaporiser de l’essence de pin. De cette façon, l’atmosphère se trouve purifiée et les entités indésirables, qui sont si nombreuses dans l’aura des humains, sont chassées.
L’essence de menthe est aussi excellente à cet effet – qu’elle soit vaporisée dans l’air ou encore placée sur de l’eau chaude pour être évaporée. Un bol d’une telle eau devrait être déposé au chevet du lit. Dans tous les cas que vous mentionnez, cela serait utile.
5. Les préparations à la menthe ou au menthol n’ont pas leurs pareilles pour l’anesthésie locale ainsi que pour le soulagement des symptômes inflammatoires si fréquents chez les Yogis débutants. La plupart des douleurs des Yogis ont un rapport avec l’inflammation des centres nerveux et des glandes, parce que les faisceaux nerveux sont en étroite correspondance avec les glandes. C’est pourquoi le simple « Migrenstift » ou bâton anti-migraine est très utile, de même que l’application du « Baume Bengué » dans la composition duquel se trouve une forte proportion de menthol. J’en ai fait personnellement l’expérience.
6. Il est conseillé de protéger le haut de la tête de l’action directe des rayons du soleil. C’est la raison pour laquelle les Yogis nouent leurs cheveux sur le haut de leur tête. À part la chaleur, les rayons du soleil sont porteurs d’un certain « chimisme » qui, lors de l’augmentation des taches solaires, peut être nocif. En règle générale, lorsque les centres commencent à s’ouvrir, il conviendrait d’éviter le contact direct avec les rayons du soleil. Des exercices physiques abusifs, comme certains sports, sont assez dangereux.
7. Le « troisième œil » a bien sûr sa contrepartie physique dans un centre du système nerveux. Portez attention particulièrement aux deux glandes du cerveau : la pituitaire et la pinéale. Les mouvements moléculaires de la glande pituitaire développent la vision psychique, mais pour la vision spirituelle la plus élevée, il faut aussi les mouvements moléculaires de la glande pinéale. Les radiations ou émanations de ces deux glandes, lorsqu’elles sont unifiées, apportent les meilleurs résultats.
J’aimerais aussi vous conseiller de porter la plus grande attention aux centres nerveux que parfois nous ne remarquons pas consciemment. Lorsqu’ils sont partiellement ouverts, ils présentent souvent des symptômes de tuberculose, d’asthme, de rhumatisme ou d’autres maladies. Un des centres les plus importants dans l’étude du Yoga est le plexus solaire, mais on n’y prête pas suffisamment attention. Il produit plusieurs sensations douloureuses dans le processus de développement du Yogi.
Je crains que vous ne soyez pas satisfait de mes brèves explications, mais il faut faire montre d’intuition et d’initiative personnelle, car il n’y a pas de progrès véritable sans ces qualités. Comme vous devriez vous en être rendu compte, l’Agni Yoga demande avant tout un développement spirituel. Sans un tel développement, toutes les médications et mesures secondaires sont inutiles. Par conséquent, du fond de mon cœur, je souhaite pour vous des succès non seulement sur le plan physique, mais aussi sur le plan spirituel. Pour cela, vous recevrez toujours de l’aide même si vous ne le réalisez pas immédiatement.
Évitez la magie et le pseudo-occultisme ! Sans le développement requis et l’élargissement de la conscience, toute la gamme des suggestions pour sortir de son corps, comme toutes les autres expériences, conjurations ou autres manifestations, pourraient être nuisibles.
En premier lieu, avec fermeté, commencez votre développement spirituel et, sans préjugés, de réelles recherches scientifiques. Le reste suivra tout naturellement.
À propos, que pensez-vous d’un traitement utilisant des rayons de couleurs ?
Pour conclure, je tiens à vous rappeler que l’Ère Nouvelle arrive d’une façon absolument inévitable. Les énergies de Feu, dans leur tension la plus grande, sont attirées vers la Terre et si elles ne sont pas acceptées, réalisées ou assimilées, elles vont causer de terribles tremblements de terre et d’autres perturbations cosmiques, ainsi que des révolutions, des guerres et de nouvelles épidémies. Nous sommes vraiment au seuil de l’Ère Nouvelle, d’une Nouvelle Race, et c’est pourquoi cette période peut être comparée à celle de l’Atlantide, dont l’existence devient de plus en plus évidente pour le monde scientifique.
Soyez aux aguets de tous signes insolites et destructeurs dans tous les domaines de la vie et bien des choses trouveront leur explication. Vous découvrirez où se trouvent les étincelles de l’Ère Nouvelle, l’ère de la connaissance spirituelle et de la grande coopération des peuples sous le signe de la culture. La réalisation de cette grande période qui approche devrait multiplier la force de chaque personne sensible et la guider vers un travail joyeux et constructif pour le Bien Commun sous la bannière que nous appellerons la « Bannière de la Paix et de la Culture ».
Lettre #11 [ + ] [ - ] J’ai été très heureuse de lire votre lettre. Par-dessus tout, j’aime à féliciter les gens qui sont maîtres d’eux-mêmes, qui empoignent leur karma et qui dans une recherche honnête réussissent à se libérer des dogmes et des préjugés qu’on leur avait imposés. Je vous souhaite donc la bienvenue sur la voie que vous avez choisie pour porter la lumière dans la conscience des gens. Votre approche est tout à fait juste. On ne devrait jamais forcer, mais ne donner que ce qui peut être assimilé. Tous les instructeurs, du plus petit au plus grand, avaient et ont des disciples à tous les degrés. Pour réussir, on devrait premièrement considérer la conscience de ses auditeurs.
Beaucoup d’âmes désirent ardemment comprendre l’Enseignement du Christ sous une un nouvel éclairage. Si les ouvrages d’Origène ne sont pas disponibles, je vous conseille le livre remarquable Dobrotolubye [L’Amour du Bien]. En lisant les conseils vitaux et les explications des Évangiles que nous ont laissé les grands travailleurs spirituels des premiers siècles de la Chrétienté, on voit clairement combien notre esprit moderne est plein de confusion. Le terme « Christ » était pour ces grands Sages justement ce principe divin suprême en nous, tel qu’il était à l’origine dans les grands Mystères de l’antiquité. Les termes « Khrestos » et « Khristos » étaient puisés des dictionnaires des Mystères païens. « Khrestos », qui veut dire aussi néophyte, celui qui a traversé toutes les souffrances et passé tous les tests de l’Initiation ultime, devenait après avoir été oint, le Christ, « le purifié ». Sa personnalité limitée se fondait avec son individualité infinie, et c’est alors qu’il devenait un Ego immortel. On retrouve la même conception du mot « Christ » dans l’Épître aux Galates (4 : 19) et dans la Première Épître aux Corinthiens (3 : 16), de même que dans l’Évangile de saint Jean (15 : 4) et l’Évangile de saint Luc (17 : 21).
Le livre Dobrotolubye [L’Amour du Bien] m’a été envoyé depuis le mont Athos, mais je suis certaine que quelques-uns de nos « Vieux-Croyants » devraient l’avoir. Certaines pages ressemblent beaucoup à l’esprit des Enseignements de l’Orient et à l’Enseignement de l’Éthique Vivante. Les déclarations du grand Antonius concernant la Voie Royale, ou Voie de l’Équilibre, sont remarquables. Cette Voie Dorée du Juste Milieu a été prêchée par tous les grands Instructeurs de l’humanité. Qu’elle est belle la tâche de purifier l’Enseignement du Christ dans l’esprit de ces premiers grands ouvriers du domaine spirituel et de l’exposer dans une nouvelle compréhension ! Il vaudrait la peine d’étudier l’histoire et toutes les résolutions des premiers conciles de l’Église et de découvrir comment la majorité des représentants de l’Église se détournèrent de la Vérité. Ce serait bien sûr très précieux si vous pouviez vous procurer l’ouvrage d’Origène, le Traité des Principes. Il s’y trouve une foule de commentaires sur toutes les parties obscures des Évangiles et de l’Ancien Testament. La tâche consistant à purifier ce qu’on accepte comme étant l’Enseignement du Christ et l’établissement de la façon correcte de le relier en esprit et dans l’unité avec les autres grands Enseignements de l’Orient constitueraient l’une des plus précieuses contributions à notre littérature religieuse, qui est soit pauvre, soit inaccessible. En parcourant les essais théologiques modernes, le feu du cœur peut littéralement être étouffé. Cela s’applique aussi bien à la théologie chrétienne qu’à celle des autres religions. Ce n’est qu’en revenant aux sources qu’on peut découvrir la beauté et l’unité des grandes Révélations.
* * *
Votre question sur les animaux est très compliquée. Il est certain que de tuer des animaux inoffensifs pour s’en nourrir alors que la nature nous fournit abondamment en produits exempts de sang est en principe inexcusable. Mais la vie est si compliquée ! On ne peut introduire immédiatement sur Terre toutes les conditions des mondes supérieurs. Notre Terre avec ses populations n’est pas encore prête à accepter les lois et les hautes conditions des mondes supérieurs. C’est pourquoi il nous faut tolérer les habitudes et les circonstances actuelles, tout en nous efforçant dans le même temps de les améliorer et de les ennoblir le plus possible. Mais pour éviter d’être complètement perdus dans ce labyrinthe de problèmes compliqués, et parfois presque insolubles, nous devons garder en mémoire la règle suivante qui devrait devenir pour nous un principe directeur : « Entre deux maux, choisissons le moindre ; entre deux biens, choisissons le plus grand. »
Ainsi, notre première préoccupation est de nous occuper des hommes, faisant passer les animaux au deuxième rang. Je partage tout à fait vos sentiments, mais rappelez-vous que c’est graduellement, avec l’expansion de la conscience et la purification de l’organisme, que beaucoup d’idées seront véritablement appliquées. Je me souviens aussi avoir fait une fois la remarque que les plantes réagissent moins aux douleurs que les poissons. Il me fut répondu : « Ce n’est pas nécessairement ainsi, car la conscience de certaines fleurs est plus avancée que celle de nombreux poissons et insectes. » Après pareille déclaration, nous ne pouvons guère prétendre qu’une plante ou un légume ne ressent pas de douleurs quand on le coupe ou le cueille. Cela est prouvé en se fondant sur des expériences scientifiques modernes sur les plantes menées à l’Institut du savant hindou, Jagadis Bose à Calcutta. Ces expériences ont prouvé que la sensibilité du système nerveux des plantes est étonnante.
Il ne nous reste qu’à accepter la grande loi qui est à la base de toute vie dans le Cosmos : la loi du Grand Sacrifice. Oui, tout dans la Nature vit au dépend d’autre chose. Mais avec l’élargissement de la conscience, le sacrifice devient plus ténu et plus élevé, tout en restant un sacrifice. Ce n’est que dans les sphères supérieures que ce don et cette renonciation sont transformés en une source de joie sublime. Les Grands Esprits ne sacrifient-ils pas leurs forces en répandant leurs émanations spirituelles qui nous soutiennent dans le vrai sens du terme ? Ne sacrifient-ils pas la félicité bien méritée d’une création éternelle, immuable, dans les sphères qui leur reviennent de droit et, à la place, restent dans les sphères terrestres pour l’amour de l’humanité qu’ils guident dans son évolution ? À son stade actuel, l’humanité est un atroce vampire qui draine et absorbe les forces des Grands Esprits qui mènent la garde éternellement et les énergies de quiconque est un peu plus avancé que la majorité dans son développement spirituel. Cela provoque souvent de l’épuisement et parfois même une mort prématurée. Mais sans l’apport de cette puissance spirituelle qu’envoient les plus Hauts Esprits, l’humanité serait perdue depuis longtemps. Donc, pensons avant tout aux êtres humains et aidons-les à ne pas s’exterminer et se tuer les uns les autres. En les rendant meilleurs, nous améliorerons la destinée des animaux.
Soyons donc aimants et pleins de compassion pour les animaux, mais n’en faisons pas des idoles et ne les plaçons pas au-dessus de l’homme. Acceptons la loi du sacrifice éternel, ce tourbillon d’échange d’énergies qui, dans la fournaise du Cosmos, transforme toutes choses dans son effort éternel vers la perfection.
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Aux vrais chercheurs sérieux, vous pouvez dire que la Citadelle de la Grande Connaissance existe depuis la nuit des temps et protège sans trêve l’évolution de l’humanité, observant et dirigeant le courant des événements mondiaux vers une issue salutaire. Tous les Grands Instructeurs sont reliés à cette Demeure et ils en font tous partie. Les activités de cette Citadelle de Lumière et de Connaissance sont variées. L’histoire de toutes les périodes et de tous les peuples témoigne de cette Aide. Elle n’a jamais été déclarée ouvertement, mais elle est toujours prodiguée à chaque pays à un moment crucial de son histoire. L’acceptation ou le refus a été invariablement suivi soit de la prospérité ou de la ruine de ce pays.
Cette Aide, sous forme d’avertissements, de conseils ou même d’Enseignements complets, s’est manifestée sous les aspects les plus inattendus et les plus divers. Les avertissements marquent l’histoire avec une lettre rouge. Avec quelques exceptions, ces mises en garde n’ont pas été acceptées. Souvenons-nous du roi de Suède, Charles XII, qui avait reçu un sérieux avertissement de ne pas entreprendre de guerre contre la Russie. Il la fit quand même, et cela retarda pour longtemps le développement de son pays. La publication du journal de la comtesse d’Adémar, qui faisait partie de la suite de la malheureuse Marie-Antoinette, a révélé que de nombreux avertissements avaient été donnés à la reine. Ceux-ci étaient transmis par lettre ou dans des rencontres arrangées par cette même comtesse. Les messages soulignaient tous que le pays, la famille royale et plusieurs amis étaient en danger, et chacun de ces messages provenait du comte de Saint-Germain, un envoyé de la Fraternité de l’Himalaya. Mais chacune de ces admonitions salutaires et chacun de ces conseils furent considérés comme injurieux et de mauvaise foi – Saint-Germain fut poursuivi et plus d’une fois risqua la Bastille. Les conséquences tragiques de ces refus sont bien connues.
Nous pouvons aussi nous rappeler Napoléon qui, dans les premières années de sa gloire, parlait volontiers de son « Étoile Directrice ». Mais, obnubilé par son succès et par orgueil, il n’accepta pas les Conseils dans leur ensemble et viola une clause importante en envahissant la Russie. La défaite de ses armées et sa fin lamentable sont de triste mémoire.
Nous savons aussi que Washington était conseillé par un mystérieux professeur dont on appliqua les Conseils avec un succès historique. Au moment de la Déclaration d’Indépendance de l’Amérique, alors que la séparation d’avec l’Angleterre était en cours, un événement remarquable eut lieu. Durant les débats de cette convention historique, il se produisit un moment d’hésitation et d’incertitude. Soudain, un étranger de haute taille se leva du milieu de l’assemblée et fit un discours enflammé qui se termina par ces mots : « Que l’Amérique soit libre ! » L’enthousiasme de l’assemblée était soulevé et la Déclaration d’Indépendance fut signée. Pourtant, lorsque les délégués cherchèrent, pour la féliciter, la personne qui avait fait pencher la balance pour la grande décision, l’étranger avait disparu. Ainsi, au cours de toute l’histoire on retrouve la Main Tendue de la Grande Communauté de Lumière. Aux XIIe et XIIIe siècles de l’histoire, l’Église d’Occident était au courant de l’existence d’une mystérieuse Demeure Spirituelle au cœur de l’Asie, dirigée par le Prêtre Jean ainsi que ce Grand Esprit s’appelait lui-même. Ce Prêtre Jean envoyait de temps en temps aux Papes et aux autres dignitaires de l’Église d’Occident des notes d’avertissements et des semonces. Un fait historique rapporte qu’un des Papes envoya une ambassade vers le Prêtre Jean en Asie Centrale. On imagine aisément le but d’une telle démarche ! Et bien entendu, après bien des malheurs et des vicissitudes, l’ambassade revint, incapable de trouver la Grande Demeure.
Oui, l’histoire connaît un nombre de personnes remarquables destinées à jouer un rôle important dans l’avancement de l’évolution humaine et qui ont passé un certain temps à la Citadelle de la Grande Connaissance. Ainsi, Paracelse passa une certaine période dans l’un des Ashrams de la Citadelle Transhimalayenne et y acquit de grandes connaissances. Plus tard, Paracelse écrivit plusieurs volumes, mais il devait souvent utiliser un langage très obscur pour échapper à la persécution sauvagement dirigée en ce temps-là contre tout esprit illuminé. Des crimes ont été perpétrés par ignorance contre la connaissance ! Sombres sont les pages de l’histoire véritable ! N’oublions pas non plus Cagliostro, qui échappa à l’exécution grâce à l’intercession d’un étranger mystérieux. Au moment où celui-ci apparut devant le Pape à Rome, l’exécution fut suspendue et plus tard, Cagliostro disparut de sa prison. N’oublions pas non plus notre H.P. Blavatsky, qui fut calomniée ignominieusement. Elle passa trois ans dans l’un des Ashrams du Tibet et retourna dans le monde avec une large connaissance et une assurance inébranlable en ce qui concerne les Mahatmas. Si elle n’avait pas été l’objet de tant de méchancetés et de jalousies, elle aurait écrit deux autres livres de La Doctrine secrète, dans lesquels auraient été expliquées les vies des Grands Instructeurs. Mais les gens ont préféré la tuer, et son œuvre est restée inachevée. C’est de cette façon que l’histoire se répète et que le karma de l’humanité se construit. Travaillez donc sur la voie que vous avez choisie et vous recevrez les bénédictions de la Hiérarchie de Lumière. Mais je vous en conjure, continuez aussi sagement que vous avez commencé.
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1. N.D.É. Voici les textes mentionnés :
« Mes enfants, pour qui j’endure encore une fois, jusqu’à ce que le Christ soit formé en vous, les douleurs de l’enfantement. » (Épître aux Galates 4 : 19).
« Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » (Première Épître aux Corinthiens 3 : 16).
« […] Demeurez en moi, et moi je demeurerai en vous. Comme le sarment ne peut donner de fruit par lui-même, s’il ne demeure pas sur la vigne, ainsi vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi. » (Jean 15 : 4).
« […] On ne dira pas non plus : "Le voici !" ou : "Le voilà !" car déjà le royaume de Dieu est en vous. » (Luc 17 : 21).
Lettre #14 [ + ] [ - ] Nous sommes si heureux du développement de vos activités culturelles. Chaque pensée culturelle appliquée à la vie est un trésor précieux ! Et il existe un immense réservoir de pensées de ce genre, prêtes à être mises en application. Ceux qui prennent contact avec ce réservoir y puiseront les éléments qu’ils pourront utiliser conformément à la direction de leurs efforts. Par conséquent, notre principal problème est de réveiller chez les nouveaux arrivants la disposition à l’effort. Chacun d’eux, lorsqu’il s’enflammera, découvrira son propre potentiel, le développera à sa façon, et enrichira ainsi le trésor commun. Mais si nous voulons inspirer les autres, nous devons porter ce feu inextinguible en nous-mêmes. Nous devons le conserver dans une pureté absolue et combattre la multitude des basses pensées qui prennent origine dans l’égoïsme. Il est certain qu’aucune pensée créée par l’égoïsme ne peut s’harmoniser avec le grand plan de l’évolution cosmique. En conséquence, quand vous subissez un échec, vous devez d’abord chercher le ver qui ronge les fondations. C’est la seule chose à chercher. En réalité, l’égoïsme est étroitesse d’esprit. Mais l’étroitesse d’esprit conduit à la stagnation et à la mort, alors que le Cosmos existe selon le principe de l’Infini.
Comment détruire ce ver ? Seulement en faisant preuve de tolérance, de largeur d’esprit et en se pénétrant de la grande loi de la comesure. En d’autres mots, en élargissant notre conscience. Par conséquent, efforçons-nous avec ardeur à élargir notre conscience. Toutes les étapes nécessaires à l’atteinte de cet objectif libérateur sont présentées dans les livres de l’Enseignement. Enrichissons notre vie avec ces trésors en nous rappelant que l’effort de l’esprit et de la volonté peut transformer la vie.
L’esprit qui cherche à enflammer son énergie en faisant des efforts peut fondre la matière. Après l’avoir fondue, il peut l’affiner, ce qui permet d’obtenir les perceptions les plus délicates. C’est là la condition nécessaire pour atteindre la vraie vie et l’immortalité ! L’aspiration à l’effort doit constituer le fondement de notre vie.
C’est pourquoi vous devez tendre vers les sommets, parce que ceux qui se limitent à un petit cercle sont perdus et que leurs possibilités ne dépasseront pas le rayon de ce cercle. Une conscience limitée attire des énergies imparfaites ou des possibilités limitées. Et même si, pour des raisons karmiques, l’esprit réussit à attirer des possibilités plus larges, une petite conscience tentera d’en faire un poulailler ! Seule une conscience capable de saisir les plus grandes actions du monde peut collaborer avec le Cosmos et avec les Grands Frères de l’Humanité.
La perception et la compréhension pratique de l’existence de l’aimant qui met notre esprit en contact avec les énergies supérieures – lesquelles entraînent l’élargissement de notre conscience – peuvent nous rapprocher de la conscience de l’Aimant Cosmique et nous plonger vraiment dans le courant de l’Évolution Cosmique. Cela nous conduira au grand Sacrement – l’accomplissement suprême de l’Être – appelé « Couronne du Cosmos ».
Hâtez-vous d’allumer les feux conducteurs de votre aimant spirituel en éveillant votre cœur. Ce n’est qu’en unissant les feux du cœur aux feux de l’esprit que nous pouvons libérer notre créativité et obtenir de formidables résultats.
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Toutes vos motivations doivent être évaluées par votre cœur. Votre cœur est le seul juge, le seul accumulateur et le seul gardien des précieuses énergies acquises. La structure de ces énergies accumulées constitue notre individualité et notre destinée. La loi des correspondances est une loi cosmique fondamentale. En conséquence, chaque énergie acquise attirera de l’espace une énergie équivalente et provoquera ainsi une réaction correspondante chez les personnes rencontrées. Ce fait explique les sympathies et les antipathies. Il explique également pourquoi une personne donnée peut très bien s’entendre avec un grand nombre d’individus alors qu’une autre, malgré tous ses efforts, ne suscite que de l’opposition. Mais comme toutes les possibilités nous sont fournies par d’autres êtres, l’importance de la qualité des énergies que nous accumulons devient très claire.
L’accumulation des précipitations d’énergie n’est pas le résultat d’une seule vie. Il faut des milliers d’années pour remplir le Calice. C’est pourquoi il est essentiel de fournir de façon continue et ininterrompue des efforts orientés vers le bien, car ce sont ces efforts qui déposent dans notre coffre les trésors sans prix. Les personnes possédant de grandes accumulations dans leur Calice constituent les trésors des nations. Il suffit parfois de très peu pour finir de remplir le Calice, et cette petite partie manquante pourrait être ajoutée dans le cours d’une seule vie consacrée à l’altruisme. Mais, par négligence, certains remettent ce travail à plus tard, ce qui les amène à régresser. Rien ni personne ne peut arrêter le mouvement infini et la transmutation des énergies. Il n’y a que deux possibilités : s’efforcer d’avancer ou reculer. Mais qui voudrait se condamner à reculer – en d’autres mots, qui voudrait s’associer à des déchets cosmiques ? L’effort est un moteur puissant pour l’évolution de tous les êtres!
Parlons maintenant de l’Agni Yoga. Comment pouvons-nous donner des interprétations de l’Agni Yoga si nous n’élargissons pas notre conscience ? Nos plus beaux discours pour décrire sa nature et ses réalisations seront dénués de conviction si nous n’avons pas nous-mêmes allumé les feux de notre cœur. Quelqu’un a rédigé un texte sur la nécessité de tolérer toutes les interprétations. L’idée est juste. Il est toutefois nécessaire de veiller à ce que chaque interprétation individuelle soit correcte. Autrement, il pourrait en résulter un nombre de buissons tels que l’instructeur lui-même s’y perdrait ! Souvent, une interprétation erronée est plus nuisible que pas d’interprétation du tout. Chaque instructeur doit être bien conscient qu’il est de sa responsabilité de fournir une interprétation correcte des principes de base. Il devrait prendre bien soin de ne pas donner d’explication irréfléchie de certains énoncés des Enseignements qui pourraient être obscurs pour lui, mais qu’il pourrait vouloir interpréter quand même afin de protéger son autorité. Quand on est perplexe, il est préférable de déclarer honnêtement : « Je ne donnerai pas d’interprétation pour le moment, parce que je veux d’abord approfondir cette question. » Pour ma part, je serai toujours heureuse de vous expliquer, avec l’aide du Grand Instructeur, tout ce qui pourrait être obscur pour vous.
Ce que vous écrivez sur votre recherche de l’harmonie est très beau. Appliquez l’harmonie dans votre vie, car tout ne trouve sa valeur que dans la vie et pour la vie. Faites preuve de discernement jusque dans les plus petites choses. Évitez l’hypocrisie. Il est mieux d’avoir un vêtement rapiécé qu’un vêtement troué, mais tous préfèrent porter des tissus résistants. Efforçons-nous donc de ne pas faire de trous ! Pratiquons une discipline sévère sur le plan du langage. Pesons chaque mot et souvenons-nous que « les effets d’un mot ne peuvent être éliminés, même par un Arhat ». Appliquons largement l’indication mentionnant que « chaque mot doit être un rayon de lumière et non un clou dans le cercueil ». Sachez discerner en votre esprit quand il est approprié de dire la vérité, même si celle-ci est difficile à avaler, et quand il est préférable de garder le silence. La flatterie et l’exagération sont des comportements non seulement méprisants, mais tout bonnement inadmissibles.
Chacun d’entre vous possède des qualités particulières. Personne n’a été oublié. Vous n’avez donc aucune raison de vous jalouser les uns les autres. Mais bien sûr, chacun de vous doit développer lui-même son potentiel. Et la seule compétition acceptable entre les membres d’un groupe est une compétition pour la meilleure application des efforts et la meilleure compréhension du Bien Commun. Chacun devrait savoir que cette aptitude de la conscience individuelle constitue le seul indicateur de progrès, et que l’esprit occupe un niveau correspondant – ni plus bas, ni plus haut. Je citerai ici les mots de l’Instructeur : « Lorsqu’il est question d’égoïsme, cela ne doit pas être interprété séparément. Tout dans la vie, tout pour la vie. L’Instructeur voit. L’Instructeur sait. L’Instructeur n’affirmera rien qui ne soit applicable à la vie. Celui qui répète ses propres formules ne connaît pas les formules de l’Instructeur. Les vieilles formules ne conduisent pas vers le progrès. Il est nécessaire de dire : "L’égoïsme construit ses barrages partout." » En outre, il est mentionné d’expliquer que l’égoïsme coupe le canal de communication. Souvenons-nous que la qualité de nos motivations peut soit nous rapprocher de l’Instructeur, soit nous éloigner de Lui. Il n’existe pas d’endroit où nous puissions échapper à l’Œil qui voit tout, qui pénètre jusqu’aux replis les plus secrets de notre cœur. Il faut manifester le pouvoir de l’esprit et s’efforcer sans relâche d’éradiquer les lourdes et persistantes accumulations, car autrement aucun affinement n’est possible. Seul l’affinement de toutes les émotions donne accès aux meilleures possibilités.
Mon cœur souhaite vivement voir croître la compréhension de l’Enseignement : croissance de l’effort sincère libre de tout espoir de récompense, croissance de l’altruisme, croissance de l’offrande de pratiquement tout au service du Bien Commun, croissance d’une approche correcte du travail qui nous a été confié et, par-dessus tout, croissance du sens de la comesure. Il faut comprendre qu’on peut s’épuiser dans l’action et l’effort. Cependant, sans la commensurabilité, l’action et l’effort produiront un résultat semblable à celui d’un écureuil qui court sans arrêt à l’intérieur d’une roue. L’action non équilibrée par la commensurabilité, privée du feu créateur du cœur, ne permettra jamais d’avancer sur le sentier.
* * *
J’approuve entièrement la méthode que vous employez pour développer l’attention chez les enfants. L’utilisation de représentations d’œuvres d’art à cet effet est une excellente idée. Il y a tant de choses à voir dans ces trésors artistiques. L’attention est la base de l’accumulation de la connaissance. L’attention est la première étape de l’affinement de la réceptivité. Nous savons que seul l’affinement de la conscience entraîne son élargissement, et que le pouvoir créateur est stimulé par les centres récepteurs subtils. Plus la réceptivité est subtile, plus elle est élevée. Plus elle est élevée, plus elle est puissante. Rien n’entrave autant l’évolution que l’incapacité de percevoir ce qui est subtil !
Si nous voulons approcher la Conscience Supérieure, nous devons avant tout affiner notre propre réceptivité. Ce n’est que là où se trouve l’équilibre – comme sur une balance – que peut se manifester la vraie coopération. C’est pour cette raison qu’une structure fondée sur les principes de l’harmonie est si précieuse. La perception subtile des pensées posera la fondation d’une action vigilante. La création de ce qui est beau est basée sur ce principe. Si on trouve si peu de beauté dans les créations des gens, c’est que même les meilleures idées ne sont réalisées qu’en partie et que, par conséquent, la beauté de l’intention première est perdue.
N’oubliez jamais ceci : vous êtes entourés de possibilités, mais elles ne se matérialiseront que si votre conscience les perçoit. Toute pensée provient d’un contact avec le réservoir de l’espace. Essayez d’imaginer combien de pensées non appliquées flottent dans les couches supérieures de l’espace ! Essayez de saisir ces pensées en affinant votre réceptivité. C’est ce que nous appelons la coopération cosmique, mais vous devez d’abord allumer vos feux intérieurs.
Il n’y a pas de plus grande joie que celle d’une conscience qui s’agrandit ! Dans les vagues de la conscience se trouve toute la joie de l’Être !
Une fois de plus, je fais appel à vous. Je vous en prie, soyez attentifs à toutes les qualités de vos collègues. Apprenez à être tolérants, mais sans complaisance. Que le feu de votre cœur inspire vos collègues à manifester dans leur vie leurs meilleures qualités. Efforcez-vous de les unir dans les sentiments les plus élevés de dévouement et de gratitude pour l’Instructeur qui leur a tant donné.
Hâtez-vous d’apprendre comment vous estimer et vous aimer les uns les autres. Mais rien n’exige autant de soins délicats et attentifs que l’amour !
Puissiez-vous manifester au moins une petite partie de la tolérance et du soin manifestés par le Grand Cœur qui nous invite à nous unir pour bâtir le Temple !
Prêtez l’oreille à l’appel du cœur !
Lettre #30 [ + ] [ - ] Parlons des disciples acceptés et prédestinés, et également du discipulat en général.
Dans leur ignorance, beaucoup de gens s’imaginent qu’aussi longtemps qu’ils lisent les livres de l’Enseignement et ressentent quelque désir de devenir des disciples de tel ou tel Grand Maître de la Fraternité Blanche, ils seront acceptés à bras ouverts.
Mais pratiquement personne ne réfléchit à ce qu’il a fait dans sa vie, ou plutôt dans ses vies, pour mériter ce privilège le plus grand qui soit. En vérité, c’est ce qu’il y a de plus grand, et avant de penser recevoir ce privilège, il nous faudrait réaliser ce qu’il signifie. Dans leur naïveté, la majorité des gens pensent que les Grands Instructeurs recherchent désespérément des disciples et qu’ils sont prêts à accepter à bras ouverts toute personne qui ne présente pas trop de défauts ou qui espère être acceptée. Il n’y a pas plus grande illusion ! Les Maîtres ne cherchent pas des disciples, parce que la règle fondamentale veut que ce soit le disciple qui parte à la recherche du Maître et qui doive Le trouver. En même temps, les Maîtres recherchent réellement toutes les possibilités de répandre leur aide par tous les canaux adéquats. Cela explique pourquoi nous trouvons occasionnellement de magnifiques petits recueils reçus en écriture automatique par des voyants au cœur pur. Souvent, ces voyants, après avoir transmis leur message ne reçoivent plus rien du véritable Auteur qui a donné à travers eux quelque précieux joyau. Parfois même, l’Auteur reste inconnu, car il arrive souvent que la Sagesse soit transmise par les Grands Instructeurs à travers un disciple qui est déjà passé dans le Monde Subtil. En outre, ces voyants n’ont pas à se soumettre à une discipline particulière, ce qui est une condition tout à fait essentielle pour les disciples acceptés. Le signe principal et infaillible de la proximité du Maître est le perpétuel « Océan de l’Enseignement » que reçoit un tel disciple, tout en connaissant avec précision sa Source. Les autres signes sont l’existence d’un vaste travail constructif, les indications reçues, la connaissance de l’avenir ou de dates exactes et, bien entendu, le caractère et le mode de vie d’un tel disciple.
La grande Promesse – « Quand le disciple est prêt, le Maître apparaît » – n’est comprise que d’un petit nombre. Personne ou presque ne réalise que cette préparation doit comporter en elle certaines qualités et conditions. J’ai déjà traité le sujet, mais je veux bien me répéter pour vous et aussi ajouter d’autres commentaires.
En ce qui concerne l’acceptation d’un disciple, son karma joue un rôle primordial. Justement, en rapport avec le discipulat, il est essentiel de tenir compte de la loi du karma et de la comprendre dans tous ses aspects. Ainsi, une personne au lourd karma n’a aucun espoir de se voir admise comme proche disciple. Seuls ceux dont le karma terrestre tire à sa fin peuvent être acceptés parmi les disciples les plus près. Bien peu se rendent compte du fardeau que le Maître assume en acceptant un disciple. C’est pourquoi les Grands Instructeurs qui veillent continuellement et dirigent les affaires du monde pour maintenir son équilibre et qui commandent les gigantesques batailles cosmiques n’acceptent que les personnes en qui ils ont une grande confiance, celles qui se sont purifiées et ont passé par de nombreux tests par le feu et qui, en cette vie, ont à nouveau prouvé leur disponibilité, leur dévotion et leur abnégation, non pas dans des conditions confortables, mais au bord du précipice. Plus précisément, celles dont les centres spirituels supérieurs sont non seulement ouverts, mais subissent également une transmutation par le feu. Voilà pourquoi le nombre des proches disciples est restreint.
Vous demanderez peut-être en quoi consiste le fardeau du Maître. Je puis vous assurer qu’il est énorme. Il est presque impossible d’imaginer l’ampleur de cette tension sans être au courant des lois occultes. En acceptant un disciple, le Maître l’inclut dans sa conscience et établit avec lui des liens invisibles, mais actifs. Dès ce moment, le Maître sait à chaque instant ce qui arrive à son disciple. Il peut même lire chacune de ses pensées, même les plus fugaces, et peut ainsi lui donner des directives en conséquence. Il nous faut donc comprendre combien difficiles, insupportables mêmes, seraient pour la Haute Conscience du Maître les vibrations discordantes causées par les pensées impures d’un disciple. Également, combien inadmissible apparaîtrait dans une union aussi sublime et sacrée tout désir non assouvi. Chaque vibration discordante produirait une interruption dans le courant de ce lien et, avec la répétition, cela pourrait même le rompre complètement. Chaque coupure de lien engendre des conséquences des plus douloureuses. Elles sont, bien sûr, d’un autre ordre pour le Maître que pour le disciple. Mais ceci n’est qu’une partie du fardeau. Je ne peux parler de l’autre partie maintenant. C’est pourquoi l’acceptation d’un disciple est pesée avec le plus grand soin et est considérée comme l’octroi du plus grand des privilèges.
Dès le moment de son acceptation, commence pour le disciple une vie nouvelle qui n’est pas facile à cause des terribles tensions internes et externes. Au cours de ces moments de tension, non seulement toutes les énergies du disciple s’éveillent – un tel état prend place en partie lors des stades préparatoires – mais il se produit également en lui un développement accéléré et une transmutation de ces énergies. Toute une batterie de rayons invisibles, mais puissants, sont dirigés sur le disciple. Ces rayons s’intensifient graduellement et varient en qualité selon les efforts du disciple et la largeur de sa conscience, ainsi que selon le degré de purification de son organisme. Leur but est la transformation de l’homme intérieur ainsi que la purification et la séparation des trois corps du disciple en prévision de leur activité indépendante dans les sphères correspondantes. Grande est la tension du disciple et sa force physique diminue temporairement. Sans abandonner ses devoirs de tous les jours, il doit vivre selon un certain régime. Une altitude élevée, un pur prana ainsi qu’un certain isolement font partie des conditions inévitables d’un tel régime. La totalité des rayons ne peut être assimilée par le disciple que s’il déploie les plus grands efforts. Chaque action requiert la réciprocité, la correspondance et l’harmonie.
Une telle harmonie, les Grands Instructeurs ne peuvent la découvrir que chez des disciples appelés. Ainsi nous parlons de ceux qui dans leurs vies précédentes étaient déjà des disciples des Grands Gardiens ou qui étaient unis à eux par des liens de dévotion et d’amour. Dans sa présente incarnation, un tel disciple se trouve sous la Haute Direction du Maître depuis le moment de sa naissance. Les conditions de sa naissance même sont déterminées par le Maître, et ses principaux talents développés en fonction de sa mission. Un tel disciple possède déjà un calice bien rempli. Dès son plus jeune âge, il connaît son Maître et son Image. Par conséquent, de tels esprits sont incapables de dévier, et les événements de leur vie, tel un courant irrésistible, les portent vers les rives prédestinées. Béni est le karma de ceux qui, dans leurs vies précédentes, se sont unis par des liens de dévotion et d’amour avec l’un des Grands Esprits ou avec l’un de leurs proches disciples. Ce karma constitue le chemin le plus court pour atteindre le but. C’est pourquoi la Chaîne de la Hiérarchie est tellement sacrée. C’est pourquoi également, dans cette vie, chacun devrait manifester amour et dévotion, ces qualités qui constituent la première condition sur le sentier d’approche.
Dans la deuxième condition, se retrouvent l’effort ainsi que l’empressement à sacrifier le moi au service du Bien Commun. Personne ne recevra la permission d’approcher si son intention est d’obtenir la connaissance pour son avantage personnel, car tel est le but du magicien noir. Quand le renoncement et l’effort sont fermement gravés dans son cœur, ils deviendront comme une deuxième nature. L’Enseignement qu’on applique à soi-même et à sa vie de tous les jours emplit de joie. Il y a alors progrès et on est même assuré d’atteindre le but sacré. Mais il faut se demander à soi-même, et répondre avec une totale sincérité, si ce sont une volonté ardente et une réelle abnégation qui nous motivent, ou s’il existe en nous plutôt quelque secret désir égoïste d’obtenir une plus grande connaissance à des fins ambitieuses. Le plus petit signe d’un pareil désir secret sera le plus grand obstacle sur le sentier du progrès spirituel. Pour obtenir le succès, il faut faire preuve d’une bonne compréhension et être prêt à pratiquer le « podvig » – la grande abnégation – dans la vie.
Il faut réfléchir sérieusement à ce concept du « podvig » comme condition préalable. La compréhension profonde de toutes les qualités contenues dans le terme « podvig » est extrêmement importante. C’est pourquoi il est très utile de noter toutes les qualités nécessaires énumérées dans les livres de l’Enseignement ainsi que les défauts qui font obstacle sur le sentier. Les gens ont vraiment beaucoup de difficultés à réaliser que le fondement du discipulat et de toutes les réalisations spirituelles se trouve dans l’aspiration vers l’Idéal Suprême et la purification par le feu de tous les sentiments et du caractère tout entier.
J’aimerais citer une page que je viens juste d’envoyer à un de mes correspondants :
« Les gens préféreraient renoncer à divers excès et sans réfléchir pratiquer mécaniquement leur pranayama plutôt que d’abandonner une seule habitude qui barre leur chemin vers un accomplissement spirituel. Mais comme il a été dit, les moyens mécaniques sont sans valeur. La transformation de l’homme intérieur ne peut être atteinte par des automatismes, et cette transformation même est le but principal de tous les Enseignements. Voilà pourquoi il faut toujours penser que tous les Grands Instructeurs s’occupent de l’homme intérieur dont le royaume se situe dans la sphère des motivations et des pensées. Par conséquent, pas un seul Raja Yogi ou Agni Yogi évolué n’a recours à des méthodes mécaniques ou à des exercices physiques. Et leur seule considération se situe au niveau de la concentration sur le Grand Idéal choisi, sur l’effort résolu et soutenu pour s’en approcher. Cette concentration est continuelle. Quoi que fasse un tel Yogi ou disciple, ses pensées sont constamment consacrées à son Idéal. Tout est fait au nom de l’Image choisie, et il sent toujours en son cœur l’amour et la présence de cette Image. Cela est vrai aussi pour la prière du disciple. Elle consiste précisément en ce même effort incessant du cœur ainsi qu’en la réalisation de la présence de l’Image choisie. Quand la présence constante de l’Image choisie envahit la vie d’un disciple, quand il ne se produit plus d’errements, alors il est préparé, et le Maître ne tardera pas. »
Pour quiconque foule le sentier du discipulat, et n’est pas seulement en train de lire des livres qui traitent d’occultisme, il est absolument essentiel de décider au fond de son cœur lequel des Grands Instructeurs de la Fraternité lui est le plus cher et de s’abandonner alors complètement à sa Haute Direction, sans restrictions ni conditions. Le débutant ne recevra pas nécessairement un message du Grand Instructeur choisi, mais il ne doit pas perdre l’espoir. Il doit trouver grande patience et courage. Malgré le silence du Grand Instructeur, l’aspirant doit poursuivre ses efforts et travailler à son perfectionnement, en utilisant toutes ses capacités pour le Bien Commun.
Malheureusement, le désir de faire des progrès immédiats et d’obtenir une plus grande connaissance pousse certaines personnes à rechercher d’autres Enseignements et d’autres Instructeurs. Ils divisent ainsi leurs efforts et perdent alors leur place sur l’échelle ascendante. Souvenons-nous de ce que dit l’Enseignement concernant le choix d’un Instructeur :
« La première condition sur le chemin vers le Monde de Feu est de se baser du fond du cœur sur le Seigneur. Il est impossible d’arriver aux Portails prédestinés sans cette exigence ardente. Bien sûr, reconnaissez dans l’esprit et le cœur que vous êtes guidé, car la seule acceptation de la Main du Seigneur ne suffit pas sans la consécration du cœur. Comprenez cette loi qui unit Instructeur et disciple, car sans un attachement complet au Seigneur, il ne peut y avoir de lien. Accepter pleinement d’être guidé signifie relation consciente, car il faut comprendre et sentir dans le cœur la chaleur qui s’élève des profondeurs de l’esprit. Il est particulièrement nécessaire de percevoir et d’apprendre à discerner le lien qui unit Maître et disciple. Souvenons-nous que les vibrations et le karma sont comme des liens de connexion sur le chemin vers le Monde de Feu. » (Monde de Feu, volume 3, no 106).
Le disciple doit donc préparer son organisme en purifiant sa réceptivité, car qui d’autre que le Grand Instructeur peut savoir si le karma de l’aspirant-disciple est favorable ou non à son acceptation ? Appliquez donc tous vos efforts et vos aspirations à une meilleure compréhension de l’Enseignement et à sa mise en pratique dans votre vie, et remettez le reste à votre karma et à la profonde connaissance des Maîtres !
Vous serez peut-être encouragé d’apprendre que même si le sentier de préparation au discipulat est long et parsemé d’embûches et d’épreuves, en maîtrisant ces difficultés vous aurez des joies, des réussites et des révélations. Vous devez également savoir que ces tests ne sont pas provoqués artificiellement, mais qu’ils ont un rapport étroit avec l’attitude intérieure et la présence d’esprit du disciple, et lui donnent ainsi l’occasion de montrer de quelle façon il agit en cas de difficultés soudaines au milieu de circonstances pénibles. Dans la littérature théosophique, il est question des sept années que dure habituellement la première période d’épreuves, suivie d’une autre période de sept années. Pourtant, ces périodes peuvent être raccourcies ou prolongées indéfiniment. Tout dépend du karma du disciple, de son développement intérieur et de son aspiration. Il faut arriver à l’ouverture graduelle des centres supérieurs, sans quoi il est impossible de devenir un disciple accepté. Mais rappelez-vous qu’avant l’âge de trente ans, tous les centres ne peuvent être éveillés sans qu’il en résulte un grave dommage pour l’organisme. Forcer leur éveil équivaut au suicide.
Et maintenant, j’aimerais une fois encore vous mettre en garde contre le psychisme, du fait que cela est particulièrement dangereux lors des premiers pas sur le sentier du discipulat. Les psychiques ont des contacts avec les sphères inférieures du Monde Subtil et prennent souvent la voix d’entités de ces sphères pour l’Appel et la Voix réelle du Grand Instructeur que ces entités essaient de personnifier. Il est faux de croire que ces voix vont toujours suggérer des actes mauvais, la dépravation ou le crime. Seules les plus primitives de ces forces inférieures agissent de cette manière. Celles qui s’approchent sous le masque de l’Enseignement de Lumière sont infiniment plus dangereuses. Nous connaissons plusieurs cas de ces voix qui « guident » et de ces visions « lumineuses ». C’est pourquoi les Maîtres mettent toujours en garde contre le psychisme acquis par la pratique du pranayama.
Lorsque quelqu’un désire suivre le sentier de la vraie Lumière, et pourtant possède une certaine mesure de psychisme, il faut traiter cette faculté avec une grande précaution en se souvenant que dans l’Inde antique ainsi qu’en Égypte aucun médium de naissance ne pouvait être accepté comme disciple et qu’il ne leur était pas permis d’entrer dans le Saint des Saints du temple. Mais de nos jours, les personnes qui possèdent les bas talents de psychisme se considèrent elles-mêmes comme particulièrement avancées spirituellement. Quelle grande illusion ! Le psychisme et la spiritualité sont à l’opposé l’un de l’autre. Une forte manifestation de psychisme retarde la croissance de la spiritualité. Aussi, toutes les personnes qui sont fières de leurs manifestations psychiques devraient être particulièrement prudentes. Il est dit dans l’Enseignement :
« […] Les Saints du Grand Service n’ont pas de psychisme, car ils sont en permanence tendus dans l’effort de l’esprit vers la Hiérarchie et leur cœur résonne de l’angoisse du Monde. Le psychisme est une fenêtre ouverte sur le Monde Subtil, mais l’Instructeur dit à l’élève : "Ne te tourne pas si souvent vers la fenêtre, lis le livre de la vie."
« Le psychisme est souvent une influence affaiblissante. Le Grand Service, lui, réside dans la connaissance directe. C’est pourquoi Nous mettons en garde contre le psychisme, contre le regard tourné en arrière sans objectif d’avenir déterminé. Les psychiques spirituellement faibles sont souvent un plat de choix pour les agents sataniques. » (Monde de Feu, volume 2, no 14).
Par conséquent, essayez de réaliser la grande différence qui existe entre le psychisme et la sublime connaissance directe. Essayez de percevoir la voix du cœur. Purifiez et élargissez le champ de votre pensée afin d’affiner tous vos sentiments !
Le premier conseil que je vous donne est de copier des livres de l’Enseignement toutes les qualités essentielles pour la personne qui voudrait joindre les disciples acceptés. Puis, de pénétrer profondément dans votre for intérieur, de déterminer vos pires défauts et de choisir l’un d’entre eux, et de toutes vos forces essayer de l’extirper en le remplaçant par son opposé. Après avoir réussi à vous en débarrasser, prenez-en un autre, et ainsi de suite. Ce n’est pas aisé du tout, mais pour la voie royale qui mène au Monde de Feu, la facilité n’a pas de place.
Je pense qu’il serait utile que je cite un autre paragraphe :
« […] capacité est donnée à l’esprit ardent de recevoir des énergies subtiles. Seule la conscience ardente est capable de transmettre un courant d’énergies subtiles. Vous devez donc scruter les annales avec beaucoup de discernement. L’humanité s’est habituée à visualiser le Très-Haut à un bas niveau, raison pour laquelle les Images des Seigneurs ont pris des formes aussi distordues. En fait, les hommes se sont habitués à la pensée que le plus Haut devait servir le plus bas, mais ils ne réalisent pas que seule la compréhension du Service donne le droit d’être un lien manifesté de la Chaîne. C’est donc une compréhension déformée des Envois qui produit les résultats qui encombrent l’espace. […] Nous donnerons à cette fin un juste avertissement contre toutes les déformations et tous les faux enregistrements. […] Mais que révèle un médium ou un capteur empoisonné d’impéril ? Il est nécessaire de purifier les actions humaines profanes et de détruire ces enregistrements à l’avenir. Dans le Monde de Feu, seule la conscience de feu peut être un authentique capteur de Nos Envois. (Monde de Feu, volume 3, no 10).
Et bien, lisez attentivement ma lettre et questionnez-vous honnêtement. Êtes-vous capable de choisir une vie pleine de renoncements, de courage et de travail intense pour le Bien Commun ? Pouvez-vous attendre un message du Grand Maître avec patience, malgré un silence qui peut durer des années ? Mais si vous êtes proche de la voie du cœur – elle demande une grande persévérance et de la dévotion, ces nobles qualités sont si rares – votre sentier peut être subitement raccourci et devenir magnifique. Tout est dans les mains de l’homme lui-même. Que cette vérité vous encourage et vous inspire.
Bien sincèrement, je souhaite que vous trouviez dans votre cœur l’aspiration d’amour pour la Grande Image et la disponibilité pour la grande tâche. L’époque est si menaçante que tous ceux qui ont entendu l’Appel doivent réaliser la signification du « podvig » et devenir de véritables héros spirituels. Ainsi, devenez un héros !
Lettre #40 [ + ] [ - ] Vous écrivez : « Votre lettre nous a été lue, mais nous ne l’avons pas entièrement comprise. Je suis l’un de ceux qui n’ont pas compris. » Cela m’a beaucoup étonnée ! Il me semblait que mes explications étaient plutôt exhaustives, surtout si nous considérons que vous avez déjà quelques livres de l’Enseignement dans lesquels la ligne de démarcation entre les accomplissements spirituels et les manifestations du soi-disant psychisme est clairement indiquée.
Ces difficultés proviennent certainement de l’incompréhension du terme « psychisme ». Vous savez sans doute que le mot « psyché » vient du Grec et signifiait à l’origine simplement le souffle vital et l’âme animale – précisément ce qui appartient à la nature animale. Dans sa transformation subséquente, il devint l’âme rationnelle – l’âme humaine – et fut appliqué finalement au plus élevé, à la synthèse spirituelle, la couronne de l’être humain. Par « psychisme », les Orientaux aussi bien que les Occidentaux ont à l’esprit les manifestations du degré inférieur de cette énergie, précisément les pouvoirs dont font montre les médiums et les psychiques. Le terme « psychisme » est aussi utilisé par les Occidentaux pour décrire ceux qui ont des pouvoirs supérieurs aux médiums habituels. Mais dans les deux cas, l’énergie psychique supérieure est absente, puisque cette qualité ne peut être manifestée que lorsque les centres sont ouverts et transmutés par le feu. Cela provoque bien des malentendus. On obtient des interprétations fausses ainsi que des explications bizarres parce que les manifestations psychiques sont mal définies.
Le domaine psychique est vaste, et il comprend une infinie diversité de manifestations, des plus hautes aux plus basses. Tout ce qui n’a aucun rapport avec la vraie spiritualité, c’est-à-dire avec les plans du Manas Supérieur et de Bouddhi, est appelé psychisme. Tout ce qui s’obtient à l’aide d’exercices mécaniques est du domaine du psychisme inférieur, du fait que ces méthodes ne peuvent jamais provoquer l’ouverture des centres supérieurs et surtout pas leur transmutation ardente. Ces essais mènent à la folie.
Les contacts avec les sphères inférieures du Monde Subtil sont aisés pour les médiums comme pour les animaux. Il est certain que les animaux voient, ressentent et entendent beaucoup plus finement que nous. Ainsi que Luke Berk le dit : « La clairvoyance est une faculté très commune ; les chiens, les idiots et les hommes ont d’égales dispositions pour cela. » Il est curieux de noter que la grande majorité des médiums et des psychiques – à de très rares exceptions près – n’ont pas de capacités intellectuelles élevées. Plus précisément, il existe chez les médiums une certaine particularité dans l’organisme, et chez les psychiques un manque d’équilibre, qui freine le développement correct des centres supérieurs et qui parfois même les paralyse complètement. C’est pourquoi nous n’aimons pas les médiums, mais nous sommes plutôt navrés pour eux. À cause de l’étrange structure de son organisme, un médium est ouvert, dès sa naissance, à toutes les influences extérieures. La volonté d’un médium plie facilement sous l’influence des entités possédantes, si nombreuses dans les basses couches du Monde Subtil, et le danger consiste en ce que le médium ne s’en rend pas compte. En effet, il est extrêmement difficile pour le médium de fortifier sa volonté pour résister aux entités possédantes et aux souffleurs. Beaucoup d’humains ont des tendances médiumniques. Toutefois, ces tendances sont dans un état embryonnaire et restent insoupçonnées, et bienheureux sont ceux qui ne les développent pas jusqu'à ce que la spiritualité soit complètement éveillée.
Voilà pourquoi toutes les instructions sur le développement de certains siddhis sont si dangereuses. Jusqu’à ce que la synthèse spirituelle soit atteinte, ces siddhis n’apportent rien et finissent presque toujours par provoquer des désordres du système nerveux, la possession et la mort spirituelle, sinon physique. C’est la raison pour laquelle les livres qui proposent des exercices mécaniques pour développer les manifestations psychiques devraient être considérés comme très nuisibles. Au moins, il serait préférable que ces livres mentionnent aussi tous les dangers qui menacent les naïfs qui pataugent dans cette science. Elle exige en effet une méthode prudente, subtile, précise et scientifique. Il est exact de dire avec l’Enseignement que : « Sans le Maître, il est impossible de développer l’énergie psychique, du fait que ce processus est lié à de graves dangers. » Permettriez-vous à des enfants d’entrer dans un laboratoire de physique sans surveillant ?
Il faudrait saluer toute méthode scientifique, chaque recherche hardie. Il est certain que des expériences très dangereuses sur les énergies inconnues sont entreprises. Mais des précautions sont prises à cet effet, et des conditions spéciales sont créées. Non seulement les foules n’y sont pas autorisées ni ne sont informées, mais même des personnes qui connaissent le sujet ne sont pas admises dans les laboratoires. Pouvons-nous permettre l’accès dans des laboratoires combien plus subtils, plus compliqués et donc beaucoup plus dangereux ? Dans le genre de littérature que nous mentionnons ici, n’importe quelle personne ignorante ou spirituellement impure – donc sans protection – est invitée à participer à ces investigations. Tous les livres qui traitent de ces sujets sans en même temps donner d’explications sur les graves conséquences des méthodes erronées et des fausses motivations ne reçoivent pas la bénédiction des Grands Instructeurs.
C’est juste, une respiration correcte – c’est-à-dire la faculté de respirer en rythme et profondément – est un précieux moyen de guérison pour retrouver des forces tant spirituelles que physiques. Mais vous savez que le pranayama conseillé par ces livres ne vise pas seulement une respiration correcte, mais aussi le contrôle de la respiration et la concentration sur les centres, et tout ce qui procède d’une telle gymnastique. Un médecin honnête et progressiste prescrira pour chaque malade une dose d’un médicament adapté aux besoins de l’individu. Ainsi, l’arsenic est salutaire quand il est pris à très faibles doses, mais si on exagère, il peut causer un empoisonnement ou le cancer. Je considère que la diffusion large de ce genre de manuels à sensation pour les grandes masses équivaut à la vente légale de poisons. Non, c’est même pire, car un poison ne détruit que le corps physique, tandis que la violation des centres subtils mène à la mort spirituelle.
J’ai lu les livres d’Atkinson, alias Yogi Ramacharaka. Avant la Grande Guerre, ses livres ont inondé le marché du livre russe, lequel était malheureusement très pauvre en littérature traitant de philosophie orientale et de ses enseignements psychophysiologiques. À ce moment-là, je ne leur trouvais rien de mal, bien que je ne fusse pas enthousiaste non plus, ayant toujours préféré les sources originales. Dans cet esprit, l’image lumineuse de Ramakrisna et l’esprit clair de Vivekananda trouvaient une résonance dans mon cœur comme un appel puissant à la synthèse spirituelle. Si je devais relire Atkinson aujourd’hui, j’aurais probablement une attitude différente sur ses livres. Certainement, personne ne s’objectera au développement de l’attention, à la puissance de la volonté et à l’élimination des défauts ; mais cela doit s’accompagner d’une aspiration spirituelle et d’une discipline intellectuelle. Justement, c’est de tout cela qu’il est question si exhaustivement dans les livres de l’Enseignement.
Et maintenant, c’est à mon tour de ne pas comprendre comment vous pouvez comparer des extraits des écrits de N.K. sur le développement de l’attention avec les instructions données dans les livres mentionnés plus haut. Le développement de l’attention est une chose, mais la concentration sur les centres et leur rotation, de même que le contrôle de la respiration, sont une chose tout à fait différente. Bien sûr, toutes les expériences en rapport avec le développement de l’attention recommandées par N.K. ne peuvent être considérées comme artificielles ou mécaniques. Si cela était, le fait d’apprendre par cœur pourrait tout aussi bien passer pour dangereux !
Plus loin, vous citez l’un des livres de N.K. : « Nous essayons d’étudier et de traduire dans la vie de tous les jours la soi-disant abstraction. » Bien, il n’y a que les gens ignares pour penser autrement ! Mais une fois encore, je ne vois pas ce qu’il y a de commun entre cela et une approche aveugle des expériences dangereuses dont nous parlons maintenant. Nous ne sommes pas opposés à l’investigation des phénomènes en soi, mais plutôt à leur approche non intelligente et non scientifique. Nous nous opposons véritablement à l’ignorance. On ne permet pas aux enfants de s’amuser avec du radium.
Plus loin, vous rapportez cette citation : « Les nouvelles écoles doivent disposer de laboratoires consacrés aux sciences naturelles. » Puis celle-ci : « Les meilleures cerveaux dirigent de plusieurs façons la pensée humaine vers l’élargissement de la conscience, et cela est la seule véritable prophylaxie et vision pour une vie future lumineuse et une vie constructive. » Ici non plus, il n’y a pas de contradiction avec ce que j’ai dit. Personne ne peut nier les avantages d’une bonne éducation pour les enfants. Si dès leur plus jeune âge, on leur enseigne à comprendre les multiples développements de la nature qu’ils ont devant eux, ils finiront par discerner ses manifestations subtiles. En vérité, non dans l’ignorance, mais en parfaite connaissance de toutes les conditions scientifiques. Tout cela est mentionné dans les livres de l’Enseignement. En outre, l’Enseignement tout entier n’est-il pas dirigé vers l’élargissement de la conscience ? Pourtant, la simple concentration sur le bout de son nez ou sur son ombilic sans tendre vers la synthèse spirituelle ou une élaboration d’accumulations spirituelles ne mènera qu’à l’idiotie ou à la possession.
De même, personne ne verrait d’objection à la nécessité d’institutions pour les recherches parapsychiques, mais au point où en sont les choses maintenant, ces recherches ne révèlent rien de nouveau. Bien que la « Society for Psychical Research » [Société de Recherche Psychique] ait été fondée en 1882, les rapports des phénomènes ne sont toujours pas établis et sont contestés. Nous avons tous les livres sur ces sujets et si vous lisez le résumé final de toutes ces études, vous verrez que les recherches psychiques sont dans l’impasse. Nous connaissons un éminent professeur qui est à la tête d’une société de recherche psychique, il a dû reconnaître très franchement que la façon dont les recherches sont menées actuellement n’offre rien d’élevé ni d’inspirant. Leur expérimentation n’avance pas au-delà de ce qui avait été atteint précédemment. Étant un homme hautement cultivé, il réalise parfaitement que l’inefficacité est due aux méthodes ignorantes et non scientifiques des chercheurs eux-mêmes. Il y a un manque de compréhension du fait que des expériences importantes doivent être menées par quelques personnes sélectionnées pour leur degré élevé de synthèse spirituelle. Mais est-il possible de trouver cette synthèse parmi les médiums ordinaires ? Cela est tout aussi rare chez les savants qui s’appliquent à ces recherches. Mais sans ces préalables, les sociétés de recherche psychique ne continueront qu’à découvrir des banalités. Il y a donc plusieurs livres qui traitent de psychisme dans notre bibliothèque, mais je ne les consulte que très rarement, sauf parfois pour quelque information spécifique. Je ne me vante aucunement, mais je dois reconnaître n’avoir jamais perdu de temps ou d’efforts à contrôler ma respiration pas plus qu’à me concentrer sur le bout de mon nez.
Vous dites que vous ne désirez pas devenir médium. Mais comment peut-on souhaiter être ou ne pas être un médium ? N’oubliez pas que c’est une faculté innée, une condition particulière de l’organisme qui n’a rien à voir avec le développement de l’énergie psychique supérieure. Il existe de nombreux médiums qui ne mettent pas en pratique leurs facultés, et ils sont très nombreux dans les basses classes. Comme je l’ai expliqué déjà, il arrive que cette particularité reste endormie et c’est très heureux pour eux. Mais malheur à ceux qui l’éveillent, car aussi longtemps qu’ils ont une conscience limitée ou qu’ils sont empoisonnés par leur égoïsme, il n’en résultera que détérioration. C’est la raison pour laquelle en Orient, dans les temps anciens, les enfants médiums étaient isolés pour être élevés dans la pureté afin qu’ils soient préservés des influences astrales nocives. Mais malgré cette pureté, aucun d’entre eux ne pouvait espérer devenir un Adepte ou Arhat, ou pouvoir pénétrer dans le Saint des Saints. Le Pouvoir du Grand Instructeur de Lumière peut aider un médium à conquérir sa médiumnité et l’élever au rang de médiateur, mais seulement si le médium lui-même fait preuve d’une persévérante et constante aspiration vers la Source de Lumière. La moindre déviation de cette voie de travail réduira à néant tous les accomplissements précédents.
Tendons donc tous nos efforts vers les manifestations sublimes, puisqu’il est non seulement insensé, mais également dangereux de contacter les sphères inférieures du Monde Subtil. Je citerai d’autres paragraphes de l’Enseignement :
« Nous avons déjà beaucoup parlé de la médiumnité, néanmoins ce fléau de l’humanité reste mal compris. Les phénomènes psychiques émoussent toute aspiration et l’accomplissement supérieur demeure inaccessible. La sphère d’activité de l’homme qui a sombré dans la médiumnité se limite au cercle enchanteur où naturellement toutes les énergies retardant la croissance de l’esprit se retrouvent. La médiumnité inclut la manifestation des énergies les plus basses et leurs précipitations étouffent les feux des centres. Elle s’accompagne inévitablement d’un désordre du système nerveux. De plus, la rupture d’avec les fonctions vitales ferme la voie vers le perfectionnement. La créativité s’émousse et il s’ensuit un état passif qui fait de l’homme un instrument de l’influx des forces de toutes sortes. Suite au relâchement de la volonté, le contrôle de soi faiblit, ainsi l’attraction de diverses entités inférieures s’accroît. Pour approcher le Monde de Feu, combattez ces forces du mal. » (Monde de Feu, volume 3, no 309).
« Les énergies ardentes mises sous tension par un centre accroissent souvent l’action des énergies de ce centre. L’action partielle des énergies donne au centre le pouvoir de se manifester partiellement. Ces tensions partielles mènent à ces manifestations partielles qui induisent en erreur les consciences de faible discernement. Ur. a justement décrit les phénomènes, évoqués par la tension d’un centre, qui mènent au psychisme inférieur. Vraiment, chaque ouverture, imprégnation ou irritation des centres donne une nette direction à l’énergie de feu. Seule la conformité entre l’état de l’organisme et l’éveil spirituel produit inévitablement l’ouverture des centres dans leur plus haute tension. Une pression partielle produira un accomplissement partiel qui peut s’avérer un phénomène très dangereux. Sur le chemin vers le Monde de Feu, réalisons la plus haute tension de l’énergie de feu. » (Monde de Feu, volume 3, no 308).
« […] Plus précisément, le psychisme inférieur et la médiumnité détournent l’homme des Sphères Supérieures, car le corps subtil s’imprègne tellement des émanations inférieures que tout son être en est altéré. En réalité, la purification de conscience est l’un des processus les plus difficiles. L’homme ne distingue pas clairement la différence entre l’état ardent de la spiritualité et le psychisme inférieur. Aussi devons-nous en surmonter les terreurs. En fait, les rangs de ces instruments sont remplis de serviteurs des ténèbres. Sur le chemin vers le Monde de Feu, nous devons donc affronter le psychisme inférieur. » (Monde de Feu, volume 3, no 365).
Ces paragraphes, tout comme ceux que je vous avais envoyés précédemment, indiquent clairement le point de vue des Grands Instructeurs.
« Les temps sont maintenant si menaçants, si dangereux, parce que c’est la dernière bataille entre la Lumière et les ténèbres. Par conséquent, chacun doit honnêtement et fermement décider de quel côté il apposera son nom. Chacun doit examiner son acquis spirituel et joindre définitivement l’un des deux camps. Le choix doit être définitivement arrêté, car autrement une personne ne peut s’attendre à rien de bon dans sa vie, sauf à une détérioration. Notre sentier est la voie indiquée par tous les grands Sages – la voie de la transfiguration spirituelle, la voie du développement du cœur, sans magie, ni contraintes. En vérité, le chemin des tièdes ne peut être foulé lorsque l’Épée de la Lumière fend l’obscurité. »
Je sais que plusieurs personnes me trouveront sévère, mais seul l’affreux danger auquel s’exposent les âmes bonnes et sensibles en communiquant avec d’autres mondes sans posséder les connaissances adéquates me force à parler avec autant de fermeté et d’insistance. Chaque mauvais plaidoyer et chaque cas d’insouciance est maintenant criminel. Les sphères les plus proches de la Terre sont encombrées à cause des génocides de la guerre, des révolutions, etc. Et maintenant, ces victimes s’efforcent d’entrer en contact avec des forces vitales pour recouvrer l’illusion de la vie. Sans doute, le fait qu’il existe un tel nombre de déséquilibrés est l’effet de ce vampirisme ou de cette possession.
C’est pourquoi tenez fermement à la pureté de l’Enseignement dans votre vie et en son temps, vous connaîtrez ce qu’il y a de plus merveilleux et de plus joyeux. Mais l’organisme pollué au contact des sphères inférieures ne peut assimiler les énergies supérieures.
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Lettres d'Éléna Roerich
(Volume I)
Auteur(e) : Éléna Roerich

Le 12 février 1879, à Saint-Pétersbourg, Ékatérina, l’épouse de l’architecte Ivan Shaposhnikov, donnait naissance à une fille qui reçut le nom d’Éléna. Dès son jeune âge, l’enfant montre une véritable passion pour la lecture, et les livres deviennent ses meilleurs professeurs et amis. Elle s’intéresse surtout à la nature, à la vie des divers peuples et à l’Orient. Également, dès l’enfance, Éléna fait des rêves profonds et prophétiques, et reçoit des visions de nature à la fois personnelle et spirituelle. Dans un de ses premiers rêves, à l’âge de six ans, elle voit un homme qu’elle apprend plus tard être saint Serge de Radonège, un sage du XIVe siècle considéré comme le protecteur de la Russie. Nièce du compositeur Moussorgsky, Éléna devient elle-même une excellente pianiste.
En octobre 1901, Éléna épouse le grand artiste, explorateur et promoteur de la paix Nicolas Roerich. En mars 1920, elle commence à écrire une série de livres appelés Agni Yoga ou Enseignement de l’Éthique Vivante. Dictés par le Maître Morya, ces livres traitent de l’évolution de l’humanité. Se fondant à la fois sur les plus anciennes connaissances de l’Orient et sur l’approche expérimentale de la science occidentale, les livres de l’Agni Yoga proposent de nouvelles solutions aux graves problèmes de l’humanité actuelle. On y apprend, entre autres, que l’être humain est directement responsable de la qualité de ses pensées, qui déterminent non seulement sa santé physique et psychique, mais également l’état de la planète tout entière. Éléna Roerich a aussi écrit Au Carrefour de l’Orient et Les Fondations du Bouddhisme.
Les Lettres d'Éléna Roerich ont été publiées par ses étudiants à partir d'une correspondance qu'elle avait entretenue avec eux partout dans le monde, en réponse à leurs nombreuses questions.
Le présent volume contient une première série de lettres, textes d’une rare qualité et d’une grande profondeur. Éléna Roerich y traite une grande variété de sujets, comme l’intelligence du cœur, le développement de la pensée, les Maîtres ou Grands Instructeurs, la Hiérarchie de Lumière, l’importance du rôle de la femme, les différents mondes et leurs interactions mutuelles, l’ère nouvelle, la connaissance directe, le karma, etc. Mais le lecteur retiendra surtout sa façon remarquable et inspirée de définir la quête spirituelle ainsi que le rôle et la destinée de l’être humain.
Un grand nombre de gens considèrent Éléna Roerich comme l’une des femmes les plus remarquables du XXe siècle.
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Extraits
Lettre #1 [ + ]
Lettre #2 (1929) [ + ]
Lettre #2 (1931) [ + ]
Lettre #11 [ + ]
Lettre #14 [ + ]
Lettre #30 [ + ]
Lettre #40 [ + ]